Hostname: page-component-848d4c4894-hfldf Total loading time: 0 Render date: 2024-05-05T03:56:58.864Z Has data issue: false hasContentIssue false

Fédéralisme et identités collectives au Canada et en Belgique: des itinéraries différents, une fragmentation similaire*

Published online by Cambridge University Press:  10 November 2009

Dimitrios Karmis
Affiliation:
Université McGill
Alain-G. Gagnon
Affiliation:
Université McGill

Abstract

The end of the twentieth century is marked by tensions between universalism and particularism which are particularly glaring in plurinational and pluriethnic countries. This article attempts first to demonstrate the importance and the difficulty in reaching a balance between unity and diversity in pluralistic countries. Even in the cases of Canada and Belgium, where conditions are among the most favourable, federal solutions adopted since the 1960s have not achieved the desired balance. A comparison of the evolution of federalism and collective identities in both Canada and Belgium reveals that opposing federal solutions have led to a similar fragmentation of identities. Pierre Trudeau's pancanadianism and the constitutional linguistic and cultural cloisonnement in Belgium have inhibited the realization of balance between unity and diversity. These choices have further contributed to the fragmentation process already in progress, the first through excessive universalism, the second through excessive particularism. The last part of the article seeks to evaluate the implications of these results for the debates on citizenship in political philosophy.

Résumé

La fin du 20e siècle est marquée au sceau des tensions entre universalismes et particularismes, tensions particulièrement criantes dans les pays plurinationaux et polyethniques. Cet article vise d'abord à montrer l'importance—et la difficulté—d'en arriver à un réel équilibre entre unité et diversité dans les pays à forte pluralité. Même dans des cas comme le Canada et la Belgique, où les conditions sont parmi les plus favorables, les solutions fédérates adoptées depuis les années soixante sont loin d'avoir mené à un tel équilibre. La comparaison de l'évolution du fédéralisme et des identités collectives au Canada et en Belgique indique que des solutions fédérates opposées ont conduit à une fragmentation identitaire similaire. Ni le pancanadianisme issu de la vision de Pierre Trudeau, ni la constitutionnalisation du cloisonnement culturel et linguistique en Belgique n'ont permis de s'approcher de l'équilibre. Ces choix ont même contribué aux processus de fragmentation déjá en cours, le premier par excès d'universalisme, le second par excès de particularisme. La dernière partie de l'article cherche à évaluer les implications de ces résultats pour les débats sur la citoyenneté en philosophie politique.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Canadian Political Science Association (l'Association canadienne de science politique) and/et la Société québécoise de science politique 1996

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

1 Forsyth, Voir Murray, « Towards the Reconciliation of Nationalism and Liberalism », dans Laforest, Guy et Brown, Douglas, dir., Integration and Fragmentation: The Paradox of the Late Twentieth Century (Kingston: Institute of Intergovernmental Relations, 1994), 2223Google Scholar; Norman, Wayne J., « Towards a Philosophy of Federalism », dans Baker, Judith, dir., Group Rights (Toronto: University of Toronto Press, 1994), 79100Google Scholar; et Gagnon, Alain-G., « The Political Uses of Federalism », dans Burgess, Michael et Gagnon, Alain-G., dir., Comparative Federalism and Federation: Competing Traditions and Future Directions (Toronto: University of Toronto Press, 1993), 2131.Google Scholar

2 L'équilibre fédéral entre unité et diversité est un objectif très exigeant. Il residé dans la compatibilité institutionnalisée de la pluralité et de l'asymétrie des allégeances a un même pays. Pour des définitions convergentes, voir LaSelva, Samuel V., « Re-imagining Confederation: Moving Beyond the Trudeau-Léivesque Debate », cette Revue 26 (1993), 699720Google Scholar; et Dumont, Hugues, « État, Nation et Constitution. De la théorie du droit public aux conditions de viabilité de l'État beige », dans Dumont, Hugues et al., dir., Belgitude et crise de l'État beige (Bruxelles: Facultés universitaires Saint-Louis, 1989), 73124.Google Scholar

3 Au Canada et en Belgique, les conditions économiques, la culture politique et l'histoire des relations intercommunautaires permettent raisonnablement de croire que les tensions culturelles et linguistiques sont solidement encadrées à l'intérieur de processus démocratiques et à l'abri des dénouements à la yougo-slave.

4 Sur la distinction entre plurinational et polyethnique, voir Kymlicka, Will, « Le libéralisme et la politisation de la culture », dans Seymour, Michel, dir., Une nation peut-elle se donner la constitution de son choix? (Montréal: Bellarmin, 1995), 9496.Google Scholar

5 Cette définition permet d'inclure les discours identitaires qui remettent en cause les frontières politiques de l'entité globale d'appartenance, que ce soit dans le sens de la sécession (par exemple, le Québec) ou de l'extension (par exemple, l'Europe, la planète). Par ailleurs, il faut préciser que le texte s'arrête principalement à la fragmentation entre ces identités collectives globales, à l'incompatibalité qui caractérise plusieurs définitions d'une même entite politique. Ce choix ne doit en aucun cas être consiéeré comme une négation de la diversité qui existe à l'intérieur de chacune des identités en question. Il ne doit pas davantage être pençu comme une négation des tendances macrostructurelles à l'atomisation qui marquent les sociétés occidentales contemporaines.

6 Pour un aperçu général des vertus et limites de la sociologie historique comparée, voir Badie, Bertrand, « Comparative Analysis and Historical Sociology », International Social Science Journal (août 1992), 319–27.Google Scholar Notons enfin que les relations entre État et société seront envisagées comme des relations dialectiques. Voir Simeon, Richard et Robinson, Ian, L'État, la société et l'évolution du fédéralisme canadien (Ottawa: Approvisionnements et Services Canada, 1990), 1417Google Scholar, et « The Dynamics of Canadian Fédéralism », dans Bickerton, James P. et Gagnon, Alain-G., dir., Canadian Politics (2e éd.; Peterborough: Broadview Press, 1994), 369–71.Google Scholar

7 Miroir, André, « La Belgique et ses clivages: contradictions structurelles et families politiques », Pouvoirs 54 (1990), 1314Google Scholar, et Mabille, Xavier, Histoire politique de la Belgique (Bruxelles: CRISP, 1986), 101–02, 137–40, 169–70, 175–76, 243–47, 319–34, 346–47, 379–89.Google Scholar

8 Comme le précise Luc Huyse, les conflits de classes et de religions sont désormais médiatisés par le conflit « communautaire ». Il faut done parler de super-position plutôt que de succession des clivages. Huyse, Voir Luc, « Political Conflict in Bicultural Belgium », dans Lijphart, Arend, dir., Conflict and Coexistence in Belgium: The Dynamics of a Culturally Divided Society (Berkeley: Institute of International Studies, University of California, 1981), 122–23.Google Scholar

9 Vos, Louis, « Shifting Nationalism: Belgians, Flemings and Walloons », dans Teich, Mikulas et Porter, Roy, dir., The National Question in Europe in Historical Context (Cambridge: Cambridge University Press, 1993), 128–32, 143CrossRefGoogle Scholar; Stengers, Jean, « La Belgique, un accident de l'histoire? », Revue de l'Université de Bruxelles (1989), 1734Google Scholar; et Reginald De Schryver, « The Belgian Revolution and the Emergence of Belgium's Biculturalism », dans Lijphart, dir., Conflict and Coexistence in Belgium, 15–25, 31–32.

10 Jean Stengers, « Belgian National Sentiments », dans Arend Lijphart, dir., Conflict and Coexistence in Belgium, 51.

11 Beaufays, Jean, « Belgium: A Dualist Political System? », Publius 18, 2 (1988), 64.Google Scholar

12 Chez les sociologues, voir Zolberg, Aristide R., « The Making of Flemings and Walloons: Belgium, 1830–1914 », Journal of Interdisciplinary History 5, 2 (1974), 179235CrossRefGoogle Scholar, et Luc Huyse, « Political Conflict in Bicultural Belgium », 107–26. Chez les historiens, voir Vos, « Shifting Nationalism », 128–33; Stengers, « La Belgique, un accident de l'histoire? », 30–33; Stengers, « Belgian National Sentiments », 47–57; et De Schryver, « The Belgian Revolution », 22–33.

13 Murphy, Voir Alexander B., « Evolving Regionalism in Linguistically Divided Belgium », dans Johnston, R. J., Knight, D. et Kofman, E., dir., Nationalism, Self-Determination and Political Geography (London: Croom Helm, 1988), 135–50.Google Scholar

14 Notons d'ailleurs que le français fut facilement adopté comme langue des débats de la constituante.

15 Covell, Maureen, « Federalization and Federalism: Belgium and Canada », dans Bakvis, Herman et Chandler, William, dir., Federalism and the Role of the State (Toronto: University of Toronto Press, 1987), 6061.Google Scholar

16 Précisons que dès le 18 novembre 1830, un arrêté du gouvernement provisoire avait à la fois affirmé le principe de la liberté linguistique dans les rapports administration/citoyens et l'usage du français comme seule langue officielle des publications gouvernementales. Dans ce dernier cas, des traductions seraient disponibles là où le nombre le justifierait. L'article 23 de la constitution vient confirmer ces choix. Voir Mabille, Histoire politique de la Belgique, 125–26.

17 À l'époque, ajoute l'auteure, les constituants se rappelaient la politique de néerlandisation du royaume des Pays-Bas et pensaient d'abord à garantir le droit des élites flamandes à s'exprimer en français (Janet Polasky, « Liberalism and Biculturalism », dans Lijphart, dir., Conflict and Coexistence in Belgium, 43).

18 Ibid., 42–45.

19 Zolberg, Aristide, « Splitting the Difference: Federalization without Federalism in Belgium », dans Esman, Milton J., dir., Ethnic Conflict in the Western World (Ithaca: Cornell University Press, 1977), 140.Google Scholar

20 D'abord en Flandre dans les années 1870, puis dans l'ensemble du pays par la « loi d'égalité » de 1898.

21 Huyse, « Political Conflict in Bicultural Belgium », 109–12.

22 Vos, « Shifting Nationalism », 136–37.

23 Sur la territorialisation de l'identité flamande dans la première moitié du 20e siècle, voir Murphy, « Evolving Regionalism in Linguistically Divided Belgium », 143–44.

24 Mabille, Histoire politique de la Belgique, 329, 331. Précisons que la province du Brabant fera exception à cette homogénéisation jusqu'à la réforme constitutionnelle de 1993.

25 Senelle, Robert, « Constitutional Reform in Belgium: From Unitarism towards Federalism », dans Forsyth, Murray, dir., Federalism and Nationalism (Leicester: Leicester University Press, 1989), 57.Google Scholar

26 Gaston Eyskens, cité dans Mabille, Histoire politique de la Belgique, 370.

27 Nous nous arrêterons plus loin à la situation des Autochtones, exclus des pourparlers qui conduisent à l'AANB.

28 La survie d'une communauté de religion catholique et de langue française fut rendue possible par la collaboration entre les autorités anglaises et l'élite canadienne décimée, notamment au moyen de l'Acte de Québec (1774).

29 La revendication de la responsabilité gouvernementale entraîne également un mouvement de rébellion au Haut-Canada.

30 L'alliance des réformistes du Canada-Est (ancien Bas-Canada) et du Canada-Ouest permit à la fois l'avènement du gouvernement responsable (1848) et l'abrogation de la disposition faisant de l'anglais la seule langue officielle. De plus, à partir des annees 1850, l'égalité de sièges favorise les habitants du Canada-Est, désormais minoritaires. Enfin, l'idéologie de survivance messianique du clergé constitue un autre obstacle è l'assimilation durant la période de l'Union.

31 Simeon et Robinson, L'État, la société et l'évolution du fédéralisme canadien, 23.

32 Ibid., 26–30.

33 Ibid., 23.

34 Robinson et Simeon, « The Dynamics of Canadian Federalism », 374–75. Sur l'importance des identités régionales au Canada entre 1867 et la Seconde Guerre mondiale, voir Jenson, Jane, « Citizenship Claims: Routes to Representation in a Federal System », dans Knop, Karen et al., dir., Rethinking Federalism: Citizens, Markets, and Governments in a Changing World (Vancouver: University of British Columbia Press, 1995), 103–07.Google Scholar

35 Bien qu'il défmisse les minorités scolaires en termes religieux, l'article 93 sur la protection fédéirale des minorités scolaires aurait pu être utilisé à des fins linguistiques. Ce ne fut pas le cas.

36 Waddell, Eric, « L'État, la langue et la société: les vicissitudes du français au Québec et au Canada », dans Cairns, Alan et Williams, Cynthia, dir., Les dimensions politiques du sexe, de l'ethnie et de la langue au Canada (Ottawa: Approvisionnements et Services Canada, 1986), 86.Google Scholar Waddell parle d' « une opposition systématique du Canada anglais à l'extension des droits de la langue française », toujours appuyée par Ottawa, tacitement ou activement.

37 Raymond Breton, « Le multiculturalisme et le développement national au Canada », dans Cairns et Williams, dir., Les dimensions politiques du sexe, de l'ethnie et de la langue au Canada, 37–48.

38 Voir Robinson et Simeon, « The Dynamics of Canadian Federalism », 375–78. Comme le note Jenson, tout en s'adressant d'abord aux Canadiens comme individus, les politiques keynésiennes reflètent l'influence croissante des syndicats et un transfert partiel de l'identité régionale a l'identité de classe (Jenson, « Citizenship Claims », 107–08).

39 Sur les distinctions entre identité généalogique, identity civique et identité culturelle et linguistique, voir Karmis, Dimitrios, « Interpréter l'identité québé-coise », dans Gagnon, Alain-G., dir., Québec: État et société (Montréal: Québec/Amérique, 1994), 311–13.Google Scholar

40 Préscisons que dans les années soixante et soixante-dix, ce sont surtout les néonationalistes qui introduiront au Québec les débats sur l'appartenance de classe. Sur la tentative d'une partie de la gauche néo-nationaliste de concilier appartenance de classe, appartenance nationale et valeurs postmatérialistes et son échec face à la montée de la droite entrepreneuriale dans les années quatrevingt, voir Rioux, Marcel, Un peuple dans le siècle (Montréal: Boréal, 1990), 61260.Google Scholar

41 Arrêté ministériel du 19 juillet 1963, cité dans Rocher, Guy, « Les ambiguïtés d'un Canada bilingue et multicultural », dans Rocher, Guy, Le Québec en mutation (Montréal: Hurtubise HMH, 1973), 118.Google Scholar

42 Tobias, John L., « Protection, Civilization, Assimilation: An Outline History of Canada's Indian Policy », dans Miller, J. R., dir., Sweet Promises: A Reader on Indian-White Relations in Canada (Toronto: University of Toronto Press, 1991), 127–30.Google Scholar

43 Pour des exemples, voir ibid., 131–41.

44 Trudeau, Pierre Elliott, Memoires politiques (Montréal: Le Jour, 1993), 74.Google Scholar

45 Au cours des années soixante, Trudeau est tout aussi critique du nationalisme des Canadiens anglais, dont le gouvernement fédéral lui semble avoir été trop souvent l'incarnation. Trudeau, Voir Pierre Elliott, « La nouvelle trahison des clercs » et « Fédéralisme, nationalisme et raison », dans Le fédéralisme et la société canadienne-française (Paris: Robert Latfont, 1968), 169–76Google Scholar et 211–12.

46 Trudeau, « La nouvelle trahison des clercs », 165.

47 Ibid., 161–69.

48 Ibid., 174.

49 Trudeau, « Fédéralisme, nationalisme et raison », 206.

51 Trudeau, Pierre Elliott, « Des valeurs d'une société juste », dans Axworthy, Thomas S. et Trudeau, P. E., dir., Les années Trudeau. La recherche d'une société juste (Montréal: Le jour, 1990), 381–82.Google Scholar Sur la mythologie et l'histoire révisionniste qui en viennent à accompagner l'idéologie de la « société juste », voir Norman, Wayne J., « Unité, identité et nationalisme libéral », Lekton 3, 2 (1993), 5253.Google Scholar

52 Comme le note Guy Laforest, un tel programme n'exclut pas un fédéralisme décentralisé, notamment au chapitre des dépenses publiques. Cependant, là où il requiert la centralisation, c'est dans l'ordre des symboles. Laforest, Voir Guy, « Esprit de géométrie et esprit de finesse », Le Devoir, 24 février 1995Google Scholar, A10.

53 Pour les arguments avancés par Trudeau à l'époque, voir Weaver, Sally M., Making Canadian Indian Policy: The Hidden Agenda 1968–1970 (Toronto: University of Toronto Press, 1981), 5356.Google Scholar

54 Ibid., 171. Voir aussi Miller, J. R., Skyscrapers Hide the Heavens (Toronto: University of Toronto Press, 1989), 230–32Google Scholar, et Karmis, Dimitrios, « Cultures autochtones et libéralisme au Canada », cette Revue 26, 1 (1993), 7374.Google Scholar

55 Oliver, Michael, « Laurendeau et Trudeau: leurs opinions sur le Canada », dans Hudon, Raymond et Pelletier, Réjean, dir., L'engagement intellectuel. Mélanges en l'honneur de Léon Dion (Sainte-Foy: Presses de l'Université Laval, 1991), 341–42.Google Scholar

56 Waddell, « L'État, la langue et la société », 101. Sur les raisons du choix de la Commission en faveur du principe de personnalité plutôt que du principe de territorialité, voir McRoberts, Kenneth, « Making Canada Bilingual: Illusions and Delusions of Federal Language Policy », dans Shugarman, David P. et Whitaker, Reg, dir., Federalism and Political Community: Essays in Honour of Donald Smiley (Peterborough: Broadview Press, 1989), 143–45.Google Scholar

57 En Janvier 1968, il déclare que « [s]i les droits des minorités linguistiques sont enchâssés partout au Canada, alors la nation canadienne-française s'étendrait de Maillardville, en Colombie-Britannique, jusqu'à la communauté acadienne sur la côte de l'Atlantique [et] le Québec ne peut dire […] “j'ai besoin de plus de pouvoirs parce que je parle au nom de la nation canadienne-française” » (Trudeau, cité dans McRoberts, « Les perceptions canadiennes-anglaises du Québec », dans Gagnon, dir., Québec: État et société, 114).

58 Pour un aperçu de ces oppositions, voir McRoberts, « Making Canada Bilingual », 148–50.

59 Dans son rapport de 1995, le Commissaire aux langues officielles conclut que même dans l'administration fédtérale, le français ne jouit toujours pas d'un statut équitable comme langue de services et langue de travail. Hébert, Voir Chantal, « Même à Ottawa le bilinguisme en arrache ». La Presse, 26 avril 1995, B1.Google Scholar

60 Breton, « Le multiculturalisme et le développement national au Canada », 52–54.

61 Pour de multiples exemples de ce en quoi cette politique a été un frein à l'intégration, voir Bissoondath, Neil, Le marché aux illusions. La méprise du multiculturalisme (Montréal: Boréal/liber, 1995Google Scholar).

62 Pour une analyse convergente, voir Beiner, Ronald, « Why Citizenship Constitutes a Theoretical Problem in the Last Decade of the Twentieth Century », dans Beiner, Ronald, dir., Theorizing Citizenship (Albany: State University of New York Press, 1995), 68.Google Scholar

63 Pour une analyse convergente, voir Rocher, « Les ambiguïtés d'un Canada bilingue et multicultural », 121–24. Sur les tentatives de développement d'un modéle alternatif québécois au multiculturalisme, voir Létourneau, Jocelyn, « La nouvelle figure identitaire du Québécois: essai sur la dimension symbolique d'un consensus social en voie d'émergence », British Journal of Canadian Studies 6, 1 (1991), 3035Google Scholar; et Groupe de recherche ethnicité et sociéte’ (GRES), « Immigration et relations ethniques au Québec: un pluralisme en devenir », dans Daigle, Gérard et Rocher, Guy, dir., Le Québec en jeu (Montréal: Presses de l'Université de Montréal, 1992), 451–81.Google Scholar

64 Précisons que la negotiation politique permit aux provinces de faire inclure une clause ddrogatoire, limitée aux articles 2 et 7 à 15 (art. 33).

65 Trudeau reconnaît que son gouvernement n'a jamais jugé acceptable d'accorder un statut collectif spécial qui soit lié à la fois à un groupe sociologique et à un territoire (Trudeau, « Des valeurs d'une sociéte’ juste », 389).

66 Trudeau, Voir Pierre Elliott, Lac Meech: Trudeau park… (Montréal: Hurtubise HMH, 1989Google Scholar) et Ce gachis merite un gros non! (Ottawa: L'Étincelle éditeur, 1992).

67 Langlois, Simon, « Le choc de deux sociétés globales », dans Balthazar, Louis, Laforest, Guy et Lemieux, Vincent, dir., Le Québec et la restructuration du Canada, 1980–1992 (Sillery: Septentrion, 1991), 101–03.Google Scholar

68 Sur l'impact de Trudeau et la force de cette nouvelle culture politique, voir McRoberts, « Les perceptions canadiennes-anglaises du Québec », 113–18.

69 Pour une interprétation convergente, voir Smith, Miriam, « Le choc des identités au Canada », dans Rocher, François, dir., Bilan québécois du fédéralisme canadien (Montréal: VLB éditeur, 1992), 8791.Google Scholar

70 Dumont, « État, Nation et Constitution », 108.

71 Peeters, Patrick, « Federalism: A Comparative Perspective », dans de Villiers, Bertus, dir., Evaluating Federal Systems (Capetown/Dordrecht: Juta and Company/Martinus Nijhoff Publishers, 1994), 197–99.Google Scholar Pour une critique du manque de transparence et du caractère improvisé de ces réformes, voir Claude Javeau, « De la belgitude à l'éclatement du pays », dans Dumont et al., dir., Belgitude et crise de l'État beige, 150–54.

72 Le point de départ est un État unitaire plutôt qu'une multiplicité d'entités séparées. Voir Covell, « Federalization and Federalism: Belgium and Canada », 57–58, et Peeters, « Fédéralism: A Comparative Perspective », 194–95.

73 Claeys, Paul H. et Loeb-Mayer, Nicole, « Le “para-fédéralisme” beige: une tentative de conciliation par le cloisonnement », Revue Internationale de science politique 5, 4 (1984), 473–90.Google Scholar

74 Uyttendaele, Marc, « L'idée de la Belgique: une nation par défaut », Revue de l'Université de Bruxelles (1989), 13.Google Scholar

75 Il convient d'ajouter que la petite communauté allemande—moins de 1 pour cent de la population mais territorialement concentrée de longue date—est également reconnue comme Communauté culturelle. Il faut toutefois attendre 1983 pour qu'elle obtienne des institutions analogues à celles des deux autrès Communautés.

76 La politique de santé la politique familiale et l'aide aux individus (excluant la sécurité sociale).

77 L'aménagement, l'environnement, le logement, l'économie, l'énergie et l'emploi.

78 Parmi les plus importants, les Communautés obtiennent l'entière responsabilité pour l'enseignement.

79 Pour un résume’ des quatre réformes et de leurs implications sur le visage institutionnel de la Belgique, voir Lejeune, Marc, Introduction au droit et aux institutions de la Belgique fédérate (sur base de la nouvelle Constitution coordonnee) (Bruxelles: La Charte, 1994Google Scholar). Pour un bilan plus analytique, voir Delpérée, Francis, din, La Belgique fédérate (Bruxelles: Bruylant, 1994Google Scholar).

80 Nous excluons l'extrême-droite flamande de notre évaluation. Présente dès le début du siècle et séparatiste de longue date, ses progrès électoraux ont été modestes depuis 1970 et sont surtout le fait de facteurs érangers aux réformes institutionnelles (intégration européenne, scandales affectant la classe politique). Sur l'extrême-droite flamande, voir Gijsels, Hugo et Velpen, Jos Vander, Le chagrin des Flamands. Le Vlaams Blok de 1938 à nos jours (Bruxelles: epo, 1992Google Scholar). Sur l'influence croissante du discours d'extrême-droite sur l'ensemble de la politique beige, voir Gijsels, Hugo et al., Les barbares. Les immigrés et le racisme dans la politique beige (Bruxelles: epo/halt/celsius, 1988).Google Scholar

81 O.V.V., « La sécurité sociale: une compétence non fédéale », La Revue Nouvelle (novembre 1993), 65.

82 Ibid., 67.

83 Ibid., 65.

84 Notamment par le même Van Rompuy. Voir Philippe Van Parijs, « La morale d'un graphique », dans ibid., 69–73.

85 Pour un aperçu des questions ethiques, politiques et économiques soulevées par le débat sur la régionalisation de la sécurite sociale en Belgique, voir Philippe Van Parijs, dir., « Fédéraliser la sécunté sociale: enjeux eth(n)iques », dans ibid., 34–82.

86 Hachez, Théo, « La fausse barbe de la Belgique confédérale », La Revue Nouvelle (avril 1995), 13.Google Scholar

87 Comme le note Serge Deruette, encore aujourd'hui et même au sein des partis politiques traditionnels, « the demand for greater autonomy is increasingly coming to the fore ». Deruette, Voir Serge, « Belgium », European Journal of Political Research 26, 3–4 (1994), 250.CrossRefGoogle Scholar

88 « Manifeste pour la culture wallonne », La Revue Nouvelle (Janvier 1984), 62–63.

89 Sur la préférence de la majeure partie du mouvement wallon à se qualifier de régionaliste plutôt que de nationaliste et sur ses efforts vers l'édification d'une identité plurielle, voir Philippe Destatte, « Ce nationalisme wallon », dans Destatte, Philippe et al., dir., Nationalisme et postnationalisme (Namur: Presses universitaires de Namur, 1995), 1321.Google Scholar

90 Tourret, Voir Paul, « La quete identitaire wallonne », Hérodote (janvier-juin 1994), 5860, 7273.Google Scholar

91 Il convient de préciser que l'identité wallonne n'en est pas moins, à l'heure actuelle, une identité plurielle. Toutefois, si la tendance des conflits et des réformes se maintient, le référent beige pourrait se trouver de plus en plus marginalisé en Wallonie.

92 Voir Claeys et Loeb-Mayer, « Le “para-fédéralisme” beige », 481–82.

93 Voir, par exemple, Delpérée, « Y a-t-il un État beige? », et Dumont, « État, Nation et Constitution », 51–52 et 108.

94 Karel Rimanque, « Reflexions concernant la question oratoire: y a-t-il un État beige », dans Dumont et al., dir., Belgitude et la crise de l'État beige, 69.

95 Dumont, « État, Nation et Constitution », 101–04.

96 Hantée par la présence d'une extrême-drone solidement enracinée, la Belgique est notamment toujours en quête d'un débat ouvert et approfondi sur la place des Néo-Belges dans le passé, le présent et l'avenir du pays.

97 Sur les rapports entre langues et relations de pouvoir, voir Hachez, Théo, dir., « Langues et politique: bonnes et mauvaises questions », dossier de La Revue Nouvelle (septembre 1995), 3871.Google Scholar

98 Comme le souligne Waddell, « [s]i le fédéral avait légiféré trente ans plus tôt, la possibilité de faire un pays bilingue aurait sûrement été meilleure » (Waddell, « L'État, la langue et la société », 118).

99 C'est là le fondement d'une conception du féderalisme où les provinces sont considérées comme des entiés administratives plutôt que politiques.

100 En fait, pour Trudeau, le besoin d'fitre majoritaire traduit soit un manque de confiance qu'il faut surmonter, soit une volonté de domination dont il faut empecher l'expression.

101 Smiley, Donald, « Language Policies in the Canadian Political Community », dans Lapierre, Jean-William, Lemieux, Vincent et Zylberberg, Jacques, dir., ÊTre contemporain. Melanges en l'honneur de Gérard Bergeron (Québec: Presses de l'Université du Québec/ENAP, 1992), 284.Google Scholar

102 Oliver, « Laurendeau et Trudeau », 359–60.

103 Lijphart, Arend, « Consociational Democracy », dans McRae, Kenneth, dir., Consociational Democracy: Political Accommodation in Segmented Societies (Ottawa: McClelland and Stewart, 1974), 84.Google Scholar

104 Ainsi, il nous semble que Guy Laforest et Michel Seymour ont tort d'idéaliser la voie beige comme solution aux problèmes canadiens. Etant donné le relatif ressentiment qui anime les parties en présence, on ne peut se limiter à institutionnaliser les différences. Voir Laforest, « Esprit de géométrie et esprit de finesse », et Seymour, Michel, « La fédération décentralisée », Le Devoir, 27 mars 1995Google Scholar, A7.

105 À cet égard, la Théorie de la justice de John Rawls (Paris: Seuil, 1987) apparait paradigmatique et son influence sur la réflexion libérale des deux dernières décennies ne peut être nègligèe.

106 Voir notamment Scruton, Roger, « In Defense of the Nation », dans The Philosopher on Dover Beach (Manchester: Carcanet, 1990), 299337.Google Scholar

107 Ainsi, Iris Marion Young a raison d'écrire que « [w]e cannot develop political principles by starting with the assumption of a completely just society, however, but must begin from within the general historical and social conditions in which we exist ». Voir Young, Iris Marion, « Polity and Group Difference: A Critique of the Ideal of Universal Citizenship », Ethics 99, 2 (1989), 261.CrossRefGoogle Scholar

108 Voir ibid., 258. Sur l'importance du dialogue dans la formation des identités et sur son potentiel pour rapprocher des identités différentes, voir Taylor, Charles, « The Politics of Recognition », dans Gutmann, Amy, dir., Multiculturalism and “The Politics of Recognition” (Princeton: Princeton University Press, 1992), 2573Google Scholar, et Tully, James, Strange Multiplicity: Constitutionalism in an Age of Diversity (Cambridge: Cambridge University Press, 1995).CrossRefGoogle Scholar

109 Voir notamment Beiner, « Why Citizenship Constitutes a Theoretical Problem », 18–19.

110 Taylor, Charles, « Quel principe d'identité collective? », dans Lenoble, Jacques et Dewandre, Nicole, dir., L'Europe au soir du siècle: identité et démocratie (Paris: Éditions Esprit, 1992), 65.Google Scholar