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Partis et systèmes politiques: interactions et fonctions

Published online by Cambridge University Press:  10 November 2009

Georges Lavau
Affiliation:
Institut d'Etudes politiques de Paris

Abstract

It is no longer in style to develop typologies of political regimes based on their party systems. Systematic studies today are interested in parties only in terms of their role in the functioning of the political system as a whole. No doubt it is an insoluble problem to determine whether parties and the party system are variables which are independent or dependent in relation to the political system. Besides, without being able to rule out a relationship of interdependence, the two terms display a certain degree of independence and are not in a relationship of co-variance. Thus it is that the political system is shaped to a certain extent by the opposition of the parties to the system, the parties in turn having been conditioned by three other kinds of forces.

The problem of specifying the functions of parties remains a central one, even though there is much confusion in the use of the language of functionalism. It is therefore important to clarify the notion of the functions of political parties. If one defines the political system as a set of processes and mechanisms which bring about the convergence or neutralization of irresistible social pluralisms without exploding the balance of these pluralist forces, then one can distinguish three functional requirements: (1) the legitimation-stabilization function; (2) the tribunician function (integration or neutralization of centrifugal forces); (3) the function of providing governmental alternatives.

Where there is interaction between parties and the political system, one can discern an aspect of non-dependence between the two terms. In the first place, the parties (and not only the anti-system or revolutionary parties) do not develop solely in accordance with their relationship to the political system. Secondly, the system too has a certain degree of self-determination, even when confronted with anti-system parties.

Type
Articles
Copyright
Copyright © Canadian Political Science Association (l'Association canadienne de science politique) and/et la Société québécoise de science politique 1969

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References

1 La preuve en est fournie par Eldersveld, Samuel qui, selon une approche strictement behavioraliste, a écrit un excellent livre sur les partis politiques aux USA, Political Parties, A Behavioral Analysis (Chicago, 1964Google Scholar).

2 Voir, par exemple, l'excellent volume de Palombara, Joseph La and Weiner, Myron, eds., Political Parties and Political Development (Princeton, 1966CrossRefGoogle Scholar), sixième volume de la série « Studies in Political Development ».

3 Grodzins, Morton, « American Political Parties and the American System », Western Political Quarterly, XIII, no. 4 (Dec. 1960), 974–98.Google Scholar

4 The American Party Systems: Stages of Political Development (New York, 1967).

5 W. D. Burnham, “Party System and the Political Process,” dans Ibid., 278–80.

6 Chambers aborde directement la question de savoir si, depuis 1865, les partis n'ont pas été des variables dépendantes beaucoup plus que des variables indépendantes. Ibid., 23.

7 W. N. Chambers, “Party Development and the American Mainstream,” dans Ibid., notamment 7–10, 22–4.

8 Theodore J. Lowi, “Party, Policy, and Constitution in America,” Ibid.

9 « European Political Parties: The Case of Polarized Pluralism » in LaPalombara and Weiner, eds., Political Parties and Political Development, 137–76.

10 L'avenir politique de l'Europe orientale, « Futuribles » (Paris, 1967).

11 Cf. Francois Fejtö, « Les démocraties populaires », Rapport inédit, Colloque de l'Association française de science politique, 3–4 mai 1968: « Les problèmes du communisme dans le monde contemporain ».

12 L'avenir politique de l'Europe orientale, 132–218.

13 British Political Parties, 2nd ed. (London, 1963).

14 En ce qui concerne ce second facteur, voir notamment. Truman, David B., « Federalism and the Party-System » dans Macmahon, Arthur W., éd., Federalism Mature and Emergent (New York, 1955), 115–36.Google Scholar

15 Political Parties in the American System (Boston, 1964), chap. 9. Sorauf a repris, sans le modifier fondamentalement, ce schéma de relations dans “Political Parties and Political Analysis” dans Chambers and Burnham, éds., American Party Systems, notamment 45–8.

16 « A Comparative Study of Canadian Parties », American Political Science Review, LVIII, (March 1964), 40–60.

17 « Caucus and Cohesion in Canadian Parliamentary Parties », Ibid., LX (March 1966), 83–92.

18 « Federalism and the Party System ».

19 Voir aussi Overacker, Louise, The Australian Party System (New Haven, 1952Google Scholar).

20 « American Political Parties and the American Political System », 995–6.

21 « Political Parties and Political Analysis », 47.

22 « Party Development and the American Mainstream », 17, 22–3.

23 Ainsi peut s'expliquer, par exemple, que le régime de la Ve République ait pu, à la différence de celui de la IVe République, exercer une action sur le système traditionnel de partis qui semble être devenue plus décisive à partir du moment où le parti gaulliste, majoritaire à partir de novembre 1962, est devenu essentiellement un parti de « défense des institutions ».

24 Un cas assez exemplaire nous semble être le cas de la République autrichienne, surtout au lendemain de la IIème guerre mondiale. Le système politique nouveau, bénéficiant par lui-même d'un appui populaire relativement faible, s'est laissé imposer ses règles de fonctionnement par l'accord quasi-officiel des deux principaux partis (socialistes et populistes) qui dominent la vie politique depuis 1920. De même, Louise Overacker explique l'impact du Labour Party australien par son ancienneté: « Non seulement, il est antérieur au fédéralisme, mais en un sens il est devenu un parti national avant même que l'Australie devint une nation » (Australian Party System, 30). Autre exemple: le parti du Congrès en Inde bénéficiait, dans les premières années de l'independance, d'un capital historique de légitimité plus grand que l'Etat.

25 C'est en ce sens peut-être que je puis accepter l'analyse de Bergeron, Gérard qui refoule au « niveau infra-fonctionnel » de la vie de l'organisme étatique tout ce qui concerne les activités des partis politiques. Cf. Fonctionnement de l'Etat (Québec et Paris, 1965Google Scholar).

26 C'est le thème qui parcourt le livre de John F. Kennedy, Profiles in Courage.

27 Voir notre article. « A la recherche d'un cadre théorique pour l'etude du Parti Communiste Français », Revue française de science politique, XVIII, no 3 (juin 1968), et surtout notre étude « Le P.C.F. et le système politique français » en cours de publication, « Cahiers de la Fondation nationale des sciences politiques », (Paris, 1969).

28 Party Government (New York, 1941), et « United States: The Functional Approach to Party Government » dans Neumann, Sigmund, éd., Modern Political Parties (Chicago, 1956Google Scholar).

29 Planigan, William et Fogelman, Edwin, « Functionalism in Political Science » dans Martindale, Don, éd., Functionalism in the social sciences (Philadelphia, 1965Google Scholar).

30 Voir à ce sujet les reflexions tres reservees de H. Eckstein dans son article « Party Systems » dans International Encyclopedia of the Social Sciences. Les critiques les plus pertinentes nous semblent être celles de Lowi, Theodore J., « Toward Functionalism in Political Science: The Case of Innovation in the Party Systems », American Political Science Review, LVII (1963), 570–83CrossRefGoogle Scholar, et de Sorauf, « Political Parties and Political Analysis », 50–2.

31 Political Parties in the American System.

32 « Political Parties and Political Analysis», 50–3.

33 Ibid., 53.

34 Ibid., 38.

35 Même en ce qui concerne la « fonction electorate », les partis ne sont pas irremplaçables. On sait, par exemple, qu'en France (et dans d'autres pays), un grand nombre de candidate aux élections locales ne sont pas présentés par des partis, que ceux-ci se livrent à une campagne beaucoup moins intense que pour les elections nationales, et que l'électorat ne vote pas toujours selon une ligne partisane. Pour ce qui concerne l'activité d'influence sur le policy-making, les partis ne sont pas non plus irremplaçables: les groupes d'intérêts et des groupements politiques non-partisans se livrent aussi à cette activité d'influence directement sur les parlementaires ou sur les ministres.

36 C'est ainsi que, dans certaines sociétés africaines, les partis politiques offrent à certaines catégories sociales, les jeunes filles par exemple, des activités qui leur permettent de se libérer des contrôles familiaux. Dans les pays scandinaves, certains partis patronnent des groupes de boys-scouts, des camps d'été, des cours d'éducation pour adultes. Le « patronage » des partis nord-americains est, pour les milieux ruraux, un moyen de combler la distance sociale du pouvoir et l'éloignement de repréentants de l'administration.

37 Qu'on pense aux relations actuelles en Allemagne du SPD et du CDU, cependant associés au gouvernement.

38 On l'a bien vu en juin 1968 après la dissolution de l'Assemblée Nationale: le PCF s'est employé avec une rare énergie à convaincre les grévistes et les « enragés » qu'il fallait abandonner la grève et les manifestations et se soumettre au verdict électoral.

39 Le cas d'une société comme l'Inde serait presque inverse, avec cette difficulté supplé-mentaire qu'elle comporte plusieurs langues, plusieurs religions, plusieurs peuples, et que son système de valeurs est rituel.

40 Voir en ce sens les observations, fondées, de Gregor, A. James, « Political Science and the Uses of Functional Analysis », American Political Science Review, LXII (June 1968), 431.Google Scholar

41 Ils peuvent être liés aussi à ce qu'Alain Touraine appelle des « sujets historiques » (Sociologie de l'action), c'est-à-dire à certains ensembles sociaux (classes, par exemple) porteurs d'une volonté collective et d'un projet collectif.

42 Avec les transpositions qui s'imposent, cette situation n'est pas sans analogie avec celle de ces partis communistes d'Amérique Latine qui, interdits en droit mais en fait à peine clandestins, sont « représenté » dans la vie politique officielle par un parti qui ne porte pas le nom de parti communiste, mais en est la « doublure ».

43 Est-il « fonctionnel » que les mécanismes de désignation des candidats aboutissent à choisir deux candidats à la présidence qui ont presque exactement la même position sur la guerre au Vietnam alors que sont éliminés de la compétition des candidats qui représentaient l'opinion de prés de la moitié de la population sur le même sujet? Est-il « fonctionnel » qu'aucun des deux grands partis ne puisse être le « représentant » des minorités politiques actives de la communauté noire? Dans quelques décennies, on s'apercevra peutêtre que le party system des Etats-Unis n'a pas « répondu » à l'exigence d'intégration politique.

44 Cela a toujours été si constant en URSS que le parti lui-même est l'objet de contrôles, qu'il doit se soumettre à l'autocritique, et qu'un des premiers dangers décelés par Lenine a été la bureaucratie du parti.

45 Ici encore, nous nous rallions aux propositions de Gregor, « Political Science and the Uses of Functional Analysis », notamment 435–9.

46 C'est à peu pres ce que veut dire Moore, W. E. lorsqu'il définit un système social comme un tension-management, cf. Social Change (Englewood Cliffs, 1963Google Scholar).

47 Nous n'affirmons pas que ces trois exigences sont les seules exigences d'un système. Nous disons seulement que, pour le problème qui nous intéresse ici, ce sont trois exigences à considérer.

48 Tel est, par exemple, le but que recherchent ceux qui, en Belgique, réclament un système federal pour régler le conflit entre Wallons et Flamands.

49 Ou bien ils ont cessé d'être des partis autonomistes, irrédentistes, séparatistes, même s'ils continuent à se proclamer tels.

50 Un système politique est bien, selon la terminologie de Parsons, « purposive » mais, par nature, il n'est pas definitivement lié à un seul dessein (ou alors c'est une dictature rigide); il est ouvert à une dialectique des desseins.

51 Lowi, « Party, Policy, and Constitution in America ».

52 « Toward a More Responsible Two-Party System », report on the committee on political participation, American Political Science Association American Political Science Review, XLIV, no. 3 (Sept. 1950Google Scholar).

53 Les exemples de la République française et de la République italienne illustreraient aisément ces ressources: régime électoral tendant à sousreprésenter les communistes, procédures réduisant les ressources que les parlements offrent à des partis tels que les partis communistes, etc. …

54 Les communistes ont bien conquis le gouvernement de quelques provinces en Inde, mais cela ne leur donne qu'un pouvoir limité dans la fédération.

55 On sait que le problème du « ministérialisme » a, dés leurs origines. été une cause de discordes dans les partis sociaux-démocrates et que, récemment, il a entraîné une scission au sein du parti socialiste italien.

56 « Le parti Communiste dans le système politique français ».

57 Cela illustre bien la plasticité et la sensibilité des seuils de tolérance d'un système politique.

58 Voir notamment Tarrow, Sidney G.. « Political Dualism and Italian Communism », American Political Science Review, XLI (March 1967), 3955CrossRefGoogle Scholar; Allardt, Erik, « Patterns of Class Conflict and Working Class Consciousness in Finnish Politics » in Allardt, E. and Littunen, Y., Cleavages, Ideologies and Party-Systems (Helsinki, 1964Google Scholar).