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L'information gouvernementale et les courriéristes parlementaires au Québec*

Published online by Cambridge University Press:  10 November 2009

Marcel Gilbert
Affiliation:
Université Laval

Abstract

The paper delineates the role of reporters in the coverage of governmental activities. The sources of news and their evaluation are emphasized. The paper investigates the mutual dependence of government officials and correspondents, the channels of information preferred by the latter, the manner in which they seek news, and their evaluation of the collaboration of government officials.

After interviewing most of the reporters of the Quebec government “galerie de la presse” during 1968–9, the author indicates that the correspondents prefer informal ways of uncovering news and do not think highly of information officers. In general, they look for partisan information rather than a formal presentation of administrative activities, and controversial subjects particularly are considered to be of special interest. In all, the role of the reporters may be more passive than active, but “their presence serves as a constant guarantee of responsible public information.”

Type
Articles
Copyright
Copyright © Canadian Political Science Association (l'Association canadienne de science politique) and/et la Société québécoise de science politique 1971

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References

1 Pye, Citons entre autres les travaux de Lucian, éd., Communications and Political Development (Princeton, 1963)Google Scholar; Kelly, Stanley Jr., Professional Public Relations and Political Power (Baltimore, 1966)Google Scholar; Fagen, Richard, Politics and Communications (Boston, 1966)Google Scholar; Rubin, Bernard, Political Television (Belmont, Calif., 1967)Google Scholar; Hiebert, R. E. et Spitzer, C. E., éds., The Voice of Government (New York, 1968).Google Scholar

Pour une approche cybernétique dans laquelle le politique est constamment perçu en termes d'information : Deutsch, Karl, The Nerves of Government (New York, 1966)Google Scholar, et Mehl, Lucien, « Pour une théorie cybernétique de l'action administrative », in Aubry, J. M.et al., Traité de science administrative (Paris, 1966).Google Scholar

2 Hansen, Donald A. et Parsons, J. Herschel, Mass Communications: A Research Bibliography (Santa Barbara, 1968), 103–7.Google Scholar

3 Donc, nous n'étudierons pas les moyens par lesquels les dirigeants informent directement les dirigés, comme les services de renseignement et les tournées d'information.

4 Hachten, William A., « The Press as Reporter and Critic of Government », Journalism Quarterly, XL (1963), 16.Google Scholar

5 Il est probable que la majeure partie de l'information gouvernementale filtrée par les mass média, l'est d'abord par les courriéristes parlementaires.

6 Hachten, « The Press as Reporter », 16–17.

7 Glick, Edward M., The Federal Government–Daily Press Relationship (Washington, 1967), 16.Google Scholar On pourrait soutenir que le gouvernement est en moindre situation de dépendance parce qu'il a d'autres moyens d'informer la population, mais il ne saurait se priver de ce qui constitue, même pour les législateurs municipaux, un des principaux moyens d'atteindre le public : « How can he most efficiently get his own views across to the public, how can he best play his mentor and leadership role? Representatives are widely split among themselves as to the most effective way of doing this, and no one method is the preferred one, although once again personal contacts, meetings of organized groups, and mass media feature prominently in this function ». Sigel, Roberta S. et Pindur, Wolfgang, Legislative Behavior and Perceptions of Public Opinion, communication présentée lors de la rencontre annuelle de l'American Political Science Association, Washington, sept. 2–7, 1968, p. 13.Google Scholar

8 Public Officials and the Press (Reading, Mass., 1969), 180.

9 The Federal Government–Daily Press Relationship, annexe, 113.

10 Nous avons considéré qu'une année d'expérience constituait une expérience suffisante.

11 De ces dix-neuf courriéristes parlementaires, sept sont à l'emploi de journaux de Montréal, cinq de journaux de la ville de Québec et un d'un journal de Toronto. Il y a aussi trois correspondants de la Presse Canadienne, deux de Radio-Canada et un de Broadcast News. Cette distribution correspond assez bien à celle des journalistes à Washington où sur vingt et un, quatre représentaient des agences et quatre autres des journaux locaux (cf. Glick, ibid., 12).

12 Pour une revue des conditions selon lesquelles les traits personnels peuvent avoir un impact sur le comportement politique (la transmission de la nouvelle politique peut être considérée commetel), voir entre autres, Greenstein, Fred, « The Impact of Personality in Politics: An Attempt to Clear Away Underbrush », American Political Science Review, LXI (1967), 629–42.CrossRefGoogle Scholar

13 Glick, The Federal Government–Daily Press Relationship, 12, observe que dans le ministère le plus prestigieux qu'il a étudié – le département d'Etat – les journalistes sont plus âgés, ce qui donne un certain poids à notre propre hypothèse.

14 Ibid., 13. Glick a interviewé vingt et un journalistes et dix-neuf chefs de bureaux : la proportion passe de ¾ à ⅔ dans le cas des seuls journalistes. Tout au long de l'article, nous comparerons chaque fois qu'il est possible nos propres résultats à ceux de Glick.

15 Voir la question sept dans l'annexe.

16 Les courriéristes du Wisconsin (Dunn, Public Officials and the Press, 51) et ceux d'Ottawa ont la même opinion sur les agents d'information; Communiquer, Rapport du Groupe de travail sur l'information gouvernementale, tome II (Ottawa, 1969), 127.

17 D'autres ont souligné son incompétence. Cette hostilité des journalistes envers les services officiels d'information semble plus grande qu'aux Etats-Unis : « As one veteran public relations man in Washington put it: ‘I have never found the working press to be hostile, the publishers and editors sometimes talk hostile: but the reporters, correspondents and commentators want and ask for and use the public information services of the agencies’ » Cutlip, Scott M. et Center, Allen H., Effective Public Relations (Englewood Cliffs, NJ, 1964), 383.Google Scholar La même attitude semblait prévaloir dans l'Etat de New-York sous l'administration Dewey et aussi en Grande-Bretagne : Rubin, Bernard, Public Relations and the Empire State, (New Brunswick, NJ, 1958)Google Scholar, et Ogilvy-Webb, Marjorie, The Government Explains (London, 1965).Google Scholar

18 Il faut cependant rappeler une des principales conclusions de la recherche de Glick à Washington : « Daily newspaper dependence on government releases and related oral statement is considerably greater than the Washington press corps assessment would indicate and somewhat less than most government interviewees believe ». The Federal Government–Daily Press Relationship, 32–3. Les communiqués sont donc peut-être un peu plus utiles aux journalistes qu'ils ne l'avouent, mais ils le sont probablement moins qu'à Washington où les journalistes admettaient une certaine dépendance.

19 Le même phénomène se produit à Ottawa; Communiquer, 127.

20 A Washington la marge est plus considérable, la centralisation de l'information, autour du président, y est plus grande, sans doute à cause du rôle plus effacé des secrétaires des différents départements par rapport à celui du président. Glick, The Federal Government–Daily Press Relationship, chap. 2.

21 On a vu que ce processus semblait s'appliquer aux agents d'information.

22 Un des répondants note cependant que le député est un bon informateur des activités d'une région.

23 Cette distinction entre source et générateur est faite par Glick : « The term ‘generator’ implies the actual creation of ‘news’ and the promotion of its dissemination to the media and beyond. The term ‘source’ pertains to a person or organization contacted by a media representative for information the initiative being with the latter ». The Federal Government–Daily Press Relationship, 27.

24 A Québec, même si leurs préférences les portent vers les tiers-partis, il est certain, si l'on tient compte du comportement électoral passé, que les Libéraux sont beaucoup plus appréciés que l'Union nationale.

25 Cette question n'a été posée qu'à partir de la cinquième entrevue.

26 Les quatre courriéristes qui sont plus indépendants vis-à-vis les débats parlementaires ont une moyenne de 6.5 ans d'expérience de la colline parlementaire.

27 Deux reporters ont cependant soutenu que cette tactique rendait les contacts plus difficiles, surtout auprès des fonctionnaires, qui ensuite hésitaient à traiter d'un problème politisé; les autres disaient que c'était variable. Chez quelques journalistes, le fait de suggérer des questions aux députés relevait tout autant du rôle de citoyen que du rôle de journaliste.

28 Cette attitude devient même paradoxale si l'on considère que les quatre répondants qui se disent plus indépendants des débats les évaluent tous comme une source moyenne ou mieux.

29 Voir la question sept dans l'annexe.

30 Considéré de façon absolue ce nombre est assez élevé mais comparé aux autres sources il est faible.

31 En omettant évidemment la clientèle de la presse électronique. Il se peut que celle-ci soit défavorisée sur ce plan: la brièveté de ses reportages se prêtant mal à toutes les explications exigées par la fuite. Nous reviendrons sur ce problème un peu plus loin.

32 Il est certain d'autre part, que l'informateur voulant garder l'anonymat, la confiance qu'il a en la discrétion du journaliste est aussi très importante.

33 Cet aspect nous a été suggéré par un des journalistes concernés.

34 On a pu donner l'impression que les fuites provenaient toujours de fonctionnaires; les hommes politiques en sont parfois les auteurs par exemple un ministre qui a des difficultés à faire accepter un de ses projets au cabinet.

35 La différence essentielle entre la fuite et le ballon d'essai réside danś l'intention de l'émetteur, intention qui n'est pas toujours connue du journaliste.

36 Un répondant nous a d'ailleurs signalé que les journalistes se spécialisant dans le « scoop » sont plus souvent victimes des ballons d'essai.

37 Quelques-uns sont beaucoup trop hostiles au gouvernement; d'autres sans être favorables au gouvernement, tiennent davantage compte des « exigences » du métier: d'ailleurs il n'est pas certain que le ballon d'essai favorise le gouvernement.

38 Peut-être quatre ou cinq par an. Nous avons été surpris de constater, au cours des interviews, qu'un certain nombre de questions très factuelles sur ce sujet n'ont pas donné lieu à des réponses uniformes. Un seul courriériste nous a précisé qu'il y en avait eu avant la présentation des rapports des principales commissions d'enquêtes. Certains ont répondu qu'on n'y abordait que des problèmes techniques, d'autres ont prétendu qu'on touchait aux aspects stratégiques.

39 Il ne semble pas que les journalistes américains accordent moins d'importance à la primeur : « By conservative estimate 90% of the important problems arising between the government and the press in Washington lie in that shadowy no man's land of news ahead of the public event ». Cater, Douglas, The Fourth Branch of Government (New York, 1965), 112.Google Scholar

40 Nous avons dû laisser de côté dans notre questionnaire comme sources d'information les débats parlementaires et les députés difficilement comparable selon nous à « Congressional Sources » de Glick.

41 Cela rejoint l'une des conclusions de Glick: « The more important the source or nature of the news in the eyes of the press the less likely the individual deviation in processing and publication ». The Federal Government–Daily Press Relationship, 96.

42 On a vu que certains journalistes – même s'ils accordaient peu d'importance aux débats parlementaires – devaient néanmoins y consacrer la majorité de leurs articles.

43 Glick, Edward M., « Press-Government Relationships: State and H-E-W. Departments », Journalism Quarterly, XLIII (1966), 53.Google Scholar

44 A Ottawa, le mème phénomène se produit mais les rôles sont inversés, les « anglophones avaient des contacts plus variés que leurs confréres de langue française ». Communiquer, 127.

45 On remarque que ceux qui valorisent la cueillette informelle valorisent aussi les déjeuners, les événements mondains, les fuites et les députés; ces sources sont toutes de caractère informel.

46 Quoiqu'on demandait aux journalistes de généraliser, ils ont pu être influencés par l'actualité récente: les ministères de l'Education et du Travail ont pu « profiter » de cette actualité.

47 Au début, il y avait des questions distinctes pour la fréquence des visites et celle des téléphones; on a constaté très rapidement que les visites des journalistes dans les ministères sont très rares, c'est pourquoi nous avons fondu les deux questions. Glick a aussi souligné l'importance du téléphone dans la stratégie du journaliste (The Federal Government-Daily Press Relationship, 69). Une étude faite à Détroit a aussi relevé l'importance du téléphone dans le processus d'information gouvemementale: Janowitz, Morris, Deil, Wright et Delany, William, Public Administration and the Public: Perspectives toward Government in a Metropolitan Community (Ann Arbor, 1958).Google Scholar

48 Glick, The Federal Government–Daily Press Relationship, 51.

49 Les ministères techniques, c'est-à-dire Revenu, Travaux publics, Voirie, Finances, Richesses naturelles, etc.

50 Il y a une polarisation intéressante pour ce domaine: on s'en préoccupe, ou on le néglige. Ainsi huit le placent au premier rang, seulement deux au deuxième rang et un au troisième rang Les huit autres interviewés lui accorde une importance moindre.

51 Glick, The Federal Government–Daily Press Relationship, 70.

52 C'est une des principales conclusions tirées de la partie sur les caractéristiques des journalistes. Le prestige des journalistes à Washington a été illustré par plusieurs : « A highly sophisticated reporter now in Europe for his paper, summed up his attitude – and perhaps a consensus this way: ‘Reasonable, if pompous, Washington reporters and I still count myself one have a tendency to inflate both their importance and their independance’ ». Mcneil, Neil V., « The Washington Correspondents: Why Do Some ‘Drop Out’? », Journalism Quarterly, XLIII (1966), 263.Google Scholar

53 Quoique ces sources ne soient pas considérées comme plus importantes à Québec qu'à Washington.

54 Pour une discussion théorique de ce problème: Hachten, « The Press as Reporter ».

55 N'ayant pas étudié systématiquement ce problème nous ne pouvons done livrer de données quantitatives; soulignons cependant que d'autres répondants ont dit croire que tout finissait par se savoir.

56 A Ottawa, 29 pour cent des journalistes parlementaires rédigeaient généralement « à l'intention de leurs rédacteurs en chef ou leurs supérieurs », 37 pour cent « pour tous les lecteurs également », « 11 pour cent pour ceux qui prennent les décisions » et 11 pour cent « pour ceux qui forment l'opinion »; tels sont les résultats de Hawley Black, cités in Communiquer, 128–9.

57 Garcia, Arthur, « A Study of the Opinions and Attitudes of California's Capital Correspondents », Journalism Quarterly, XLIV (1967), 330–3CrossRefGoogle Scholar, et Rivers, William L., « The Correspondent after 25 Years » Columbia Journalism Review, Spring 1962, p. 5.Google Scholar

A Washington, Glick arrive à la même conclusion: « The press corps generally takes the position that the political views of publishers and editors and budgetary restrictions do not hamper them to any significant degree either in their ability to cover the Washington news or in their ability to write as they please ». The Federal Government–Daily Press Relationship, 71.

58 Notre questionnaire ne comprenait pas de questions très détaillées sur l'influence du médium nous permettant de vŕeifier les conclusions de Dunn, Public Officials and the Press, 55: « just as the newspaper organization of the reporter shapes his choice of news stories, it also molds the length and emphasis of his stories » et celles de Breed, Warren, « Social Control in the Newsroom: A Functional Analysis » Social Forces, XXXIII (19541955, 335Google Scholar : « We conclude that the publisher's policy, when established in a given subject area, is usually followed, and that a description of the dynamic socio-cultural situation of the newsroom will suggest explanations for this conformity ».

59 Glick, The Federal Government–Daily Press Relationship, 55.

60 La moyenne d'évaluation des quatorze qui ont pu se situer sur l'échelle est de 3.5: la fréquence n'est pas négligeable. Même s'ils font face à certaines difficultés, les courriéristes mentionnent assez souvent les implications d'une nouvelle, du moins si l'on se fie à leurs réponses.

61 La moyenne d'évaluation de douze répondants est de 2.8.

62 Il est « déformé » si on se place dans la perspective de l'organe gouvernemental qui l'a émis puisqu'il n'est plus tout à fait le même quand il arrive au public: cela ne signifie pas que le contenu du message est moins « vrai ».

63 Communiquer, 126.

64 Ibid., 127.

65 Dunn, Public Officials and the Press, 57.

66 « Even if newsmen cannot do the full job of reporting the facts, their presence serves as a constant guarantee of responsible public information.» Hiebert, Ray Eden and Spitzer, Carlton E., éds., The Voice of Government (New York, 1968), 5.Google Scholar