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Le Libellé singulier de II Corinthiens 3.18 chez Hilaire de Poitiers: Essai d'explication

Published online by Cambridge University Press:  05 February 2009

Jean Doignon
Affiliation:
Paris, France

Extract

Le verset 3. 18 de la Seconde Épître aux Corinthiens a été et est encore l'objet de beaucoup de controverses. Rappelons-en le libellé en grec, constant dans toutes les éditions critiques modernes du Nouveau Testament, Tischendorf, Westcott–Hort, Nestle, Merk, Aland: ‘Ημειδς δ πντες νακεκαλυμμνᾠ προσώπᾠ τν δóξαν Κυρíου κατοπτριℑóμεοι τν αὐτήν εἰκóνα μεταμορ-φοὑμεθα πò δóξης εἰς δóξαν καθπερ πò Κυρíου πνεὑματος. Dans ce verset, l'interprétation de deux détails en particulier a opposé, depuis le début de ce siècle, les exégètes qui, comme l'a mis récemment en évidence la savante synthèse de J. F. Collange, se sont posé une double question: (i) Le participe κατοπτριℑóμενοι signifie-t-il ‘reflétant (comme un miroir) la gloire du Seigneur’ ou ‘contemplant (comme) dans un miroir la gloire du Seigneur’? (2) La locution τήν αὐτν εἰκóνα vise-t-elle notre assimilation à la gloire de Dieu ou à celle de son image (le Christ d'après II Cor. 4. 4 et 6)?

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Articles
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Copyright © Cambridge University Press 1979

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References

1 Collange, J. F., Énigmes de la deuxième Épître de Paul aux Corinthiens (S.N.T.S. Monograph Series 18) (Cambridge, 1972), pp. 114–24.Google Scholar

2 La comparaison finale ‘comme par l'Esprit du Seigneur’ ne laisse pas également de surprendre: cf. Moule, C. F. D., ‘2 Cor. 3. 18 b’, dans Neues Testament und Geschichte…Oscar Cullmann zum 70. Geburtstag (Zürich-Tübingen, 1972), pp. 231–8.Google Scholar

3 Ainsi, pour ne citer que les plus connus, Hugedé, N., La métaphore du miroir dans les Épîtres de saint Paul (Neuchâtel, 1957), pp. 2831Google Scholar; Prümm, K., Theologie des zweiten Korintherbriefes 1 (Rom-Freiburg, 1962), pp. 175–9Google Scholar; Feuillet, A., Le Christ Sagesse de Dieu d'après les Épîtres pauliniennes (Paris, 1966), p. 138Google Scholar; J. F. Collange, loc. cit.; Barrett, C. K., A Commentary on the Second Epistle to the Corinthians (Black's New Testament Commentaries) (London, 1973), pp. 124–5.Google Scholar

4 Ainsi chez les commentateurs, Lietzmann, H., An die Korinther I–II (Handbuch z. N.T. 9, 2) (Tübingen, 1923), p. 112Google Scholar; Windisch, H., Der zweite Korintherbrief (Nachdruck der Aufl. 1924; Göttingen, 1970), p. 128Google Scholar; Dupont, J., ‘Le chrétien miroir de la gloire divine d'après 2 Cor. 3. 18’, dans Revue Biblique 56 (1949), 404–5Google Scholar; Cerfaux, L., Le Christ dans la théologie de saint Paul (Paris, 1951), p. 327Google Scholar; Héring, J., La seconde Épître de saint Paul aux Corinthiens (Comm. du N.T. 8) (Neuchâtel, 1958), p. 40Google Scholar; Van Unnik, W. C., ‘“With unveiled face”, an exegesis of 2 Corinthians iii. 12–18’, N.T.S. 6 (1963), 167–8Google Scholar; Bultmann, R.Dinkier, E., Der zweite Brief an die Korinther (Meyers kritisch-exeg. Kommentar über das N.T. 6) (Göttingen, 1976), pp. 93–9.Google Scholar

5 Chez les traducteurs français citons les plus récents, ceux de La Sainte Bible (A. Crampon) (rééd. 1952); La Bible œacuménique (1972); La Bible de Jérusalem (1973); La Bible Osty (1973); La Bible du Peuple de Dieu (1973); Nouvelle (édition de la Bible (L. Segond) (1975); La Bible de la liturgie (1977).

6 Cf. Plummer, A., A critical and exegetical commentary on the second epistle of St Paul to the Corinthians (The International Critical Commentary) (London, 1915), p. 107Google Scholar; Allo, E. B., Saint Paul, Seconds Épître aux Corinthiens (2e éd. Paris, 1937), p. 97Google Scholar; Jervell, J., Imago Dei, Gen. 1, 26 f. im Spätjudentum, in der Gnosis und in den paulinischen Briefen (Forsch. zur Rel. u. Lit. des A. u. N.T. 58) (Göttingen, 1960), pp. 190–1Google Scholar. Pour les références à Feuillet, Collange, Barrett, cf. supra nn. 1 et 3.

7 Cf. Feuillet, A., ouvr. cité, p. 138Google Scholar, qui donne des références très sommaires: ‘Origène (PG 13, 306, 1602); …Tertullien (PL 2, 499), Ambrosiaster (PL 17), Pélage (PL 30), Augustin (De Trin. xv, 8)’. En faveur de l'autre interprétation de κατοπτριℑóμενοι, il mentionne Jean Chrysostome, II epist. ad Corinth, hom. 7 et Théodoret, epist. II ad Corinth.

8 Elle est seulement mentionnée par Prümm et Feuillet: par contre, Plummer, p. 107, cite le passage du De Trinitate 15, 8, 14 le plus caractéristique.

9 Claritas, clarificatio (trin. 11, 38, 39; in psalm. 55, 12) sont les mots-charnières de l'eschatologie d'Hilaire; claritas est évidemment repris de saint Paul, en particulier de I Cor. 15· 41 cité dans in psalm. 118, 6, 8.

10 Allusion à Matth. 18. 10 (angeli eorum in caelis semper uident faciem Patris mei), verset résumé par Hilaire dans in Matth. 18. 5. Claritates angelorum est une locution familière à Hilaire: cf. in Matth. 5. 11 (avec la note de notre édition S. Chr. 254 p. 161) et in psalm. 118, 8, 7.

11 Évoquée dans II Cor. 3· 7 (uulg.): … in faciem Moysi propter gloriam uultus eius (souvenir de Exode 34.30).

12 L'expression est éclairée par le commentaire du verset 135 du Psaume 118 dans Hil. in psalm. 118, 17, 1 a, CSEL 22, p. 513: Sed hanc faciem Domini ad illuminationem suam propheta orat. Ex maiestate enim et uultu dignantis nos Dei lumen accipimus et deflexus in nos misericordiae suae uultus ad gratiam spiritalis uirtutis irradiat; uel certe cum iudicii die aderit, cum visibilis nobis in gloria paternae maiestatis adsistet, tune nos faciei suae lumine illuminabit.

13 In psalmum 118, 8, 8, CSEL 22, p. 427.

14 On les trouve partiellement réunis dans Wordsworth, J.-White, H. J., Nouum Testamentum DNIC…, 2, 3 (Oxonii, 1926), p. 306Google Scholar, mais la collation complète des citations patristiques de II Cor. 3.18 m'a été fournie par les soins du Dr H. J. Frede et de son collaborateur H. Stanjek du Vetus-Latina-Institut, auxquels j'exprime ici ma vive gratitude.

15 Comme me l'a assuré M. Milhau qui met au point, sous ma direction, une nouvelle édition critique du Tractatus in psalmum 118 et qui a collationneé à nouveau les mss connus de Zingerle V R C A p, et d'autres qui avaient échappé à l'éditeur du CSEL 22: Arras, B.M. 82, xiii s. (= B); Lyon, B.M. 452, vi s. (= L); Troyes, B.M. 524, xii s. (= m); Vatican, Codd. latini 251, xiii s. (= r); Charleville, B.M. 239, xii s. (= S). Seul, le copiste de B a préféré la leçon de la Vulgate speculantes.

16 Leçon de la presque totalité des mss de la Vetus Latina (cf. infra n. 26) et de la Vulgate; leçon également d'Ambroise (Epistulae 65, 4; Hexameron 6, 45; De spiritu sancto 3, 102; De Ioseph 64), d'Augustin dans la plupart des occurrences, de l'Ambrosiaster, in II Cor. 3. 18 et de Rufin (Orig. in Exodum 12, 4; in epist. ad Romanos 2, 5; 5, 8).

17 Sur 37 occurrences de II Cor. 3. 18 chez Jérôme, trois seulement offrent la leçon speculantes.

18 Cf. Ambroise, De Helia et ieiunio 21,80, CSEL 32, 2, p. 462: Denique reuelabit faciem eius ut reuelata facie spectemus gloriam Domini. Spectemus est la leçon de cinq mss sur huit.

19 Cf. Thesaurus linguae latinae, 5, 2, c. 1887.

20 Il faut les chercher dans la consultation des apparats critiques, car les éditeurs ont rejeté systématiquement exspecto des manuscrits au profit d'un specto conjectural, faute d'entendre exspecto comme le simple renforcement de specto, ainsi que l'ont fait remarquer Rossberg, H., ‘Zu Dracontius’, dans Archiv f. lat. Lexicographic 4 (1887), 49Google Scholar et Svennung, J., Untersuchungen zu Palladius u. zur lateinischen Fach- u. Volkssprache (Uppsala, 1935), p. 608Google Scholar. Ces philologues citent le cas de Digeste 18, 1, 33, d'Avit de Vienne, Epistula 9, de Chiron, Mulomedicina 780, de Dracontius, De laudibus Dei 1, 356; Orestis 777; Romulea 9, 20–1, de M. Cetius Faventinus, Liber artis architectonicae 13 et 29, de Palladius, Opus agriculturae 1, 6, 18, où exspecto de tous les mss a été corrigé en specto par leurs éditeurs respectifs: Mommsen, Peiper, Oder, Vollmer-Bährens, Krohn, J.-C. Schmitt. Seul l'éditeur de la Johannide de Corippe, Petschenig a résisté à l'entraînement: il écrit en 2, 193: Gentesque nefandas/Exspectant oculi.

21 Ainsi dans le vers de Plaute, Aulularia 707: Indeque exspectabam aurum ubi abstrudebat senex, où exspectabam est traduit par ‘j'épiais’ dans Plaute i, éd.-trad. Ernout, p. 188.

22 En Phil. 3. 20 et en Tit. 2. 13 le ms F de la Vulgate se sépare, comme en II Cor. 3. 18, par un spectamus / spectantes du reste de la tradition qui donne exspectamus / exspectantes. Les relevés de la Vetus latina, 24/3, p. 223 indiquent d'autre part que, pour Phil. 3. 20, spectamus est la leçon du ms X des Testimonia 3, 11 de Cyprien, de l'édition de la PL 58, c. 766 D de Cerealis, Liber contra Maximinum Arianum 20.

23 Dans in psalm. 148, 8, Hilaire donne les caelestia comme matière de notre exspectatio d'après I Thess. 1. 10. Sur ce thème, on consultera Fierro, A., Sobre la gloria en San Hilario (Analecta Gregariana 144) (Roma, 1964), pp. 312–27.Google Scholar

24 Cf. Hil. in psalm. 51, 24, CSEL 22, p. 117: Et quis hie sit qui fecit ista demonstrat dicens: “Et exspectabo nomen tuum, quoniam bonum est in conspectu sanctorum tuorum”… Huius ergo nomen exspectat, Iesum scilicet uidere, id est saluatorem suum nosse, angelo dicente: ‘Et cognominabis nomen eius Iesum; ipse enim saluum faciet populum suum a peccatis eorum’; Christum conspicere, ut per professionem generosae familiae sit christianus, exspectat.

25 Cf. in psalm. 118, 16, 8–9, pp. 499–500: ‘Oculi mei defecerunt in salutare tuum et in eloquium iustitiae tuae.’ Oculi deficiunt, cum intentus in aliquam exspectationem uisus laborat. Propheta itaque animae suae oculos in Dei salutare defixit… Procedit autem per hanc intentam usque ad defectionem oculorum exspectationem, ut aliquid ultra precari audeat.

26 Cf. Zimmermann, H., ‘Untersuchungen zur Geschichte der altlateinischen Überlieferung des zweiten Korintherbriefes’ (Bonner Biblische Beiträge 16) (Bonn, 1960), p. 40.Google Scholar

27 L'attente et la vision sont couramment associées dans l'usage du latin classique; cf. cette iunctura de Cicéron, Epist. ad famil. 4, 6, 3: quo magis te exspecto teque uidere… cupio.

28 Un copiste médiéval l'a très bien compris qui, dans le ms r, a ajouté Dei à reuelata facie.

29 Elle est exprimée de manière très nette, en relation avec II Cor. 3. 18, dans Aduersus Iouinianum 1, 30 et Commentarius in epist. Pauli ad Galatas 3, 26.

30 Ainsi dans De ciuitate Dei 22, 29; Contra epistulam Parmeniani 2, 9. Origène, Centre Celse 7, 38; sur la prière 9, applique aussi aux yeux intérieurs ce que II Cor. 3. 18 dit du νακεκαλυμμήνον πρóσωπον.

31 Ainsi dans De excessu fratris Satyri 2, 32; epist. 65, 4 et surtout dans De Helia 21, 80: ce texte que nous avons cité supra n. 18 nous paraît très proche de la version hilarienne de II Cor. 3· 18, au point que nous nous demandons s'il ne faudrait pas restituer à Ambroise, à la place de spectemus, le exspectemus des mss H' D P' en relation avec le exspectantes d'Hilaire.

32 Passons en revue les ‘éditons-pilotes’: D. Hilarii…lucubrationes per Erasmum Roterodamum emendatas… (apud Basileam, 1523), p. 194: Nos inquit, omnes reuelata facie gloriam Dei spectantes in eandem ipsam transferetur (sic!) imagine a gloria in gloriam sicut a Domini spiritu; Hilarii, D.….quotquot extant opera…studio et cura J. Gillot (Parisiis, 1972), p. 267Google Scholar: Nos, inquit, omnes reuelata facie gloriam Dei spectantes (exsp- dans l'édition de 1605) in eandem ipsam transferemur imaginem, a gloria in gloriam sicut a Domini spiritu; Hilarii, S.Pictauorum episcopi opera…studio et labore monachorum ordinis S. Benedicti, e congregatione s. Mauri (Parisiis, 1693), p. 289Google Scholar: Nos, inquit, omnes reuelata facie gloriam Dei exspectantes * (en marge *id est spectantes) eamdem ipsam transferemur imaginem a gloria in gloriam, sicut a Domini spiritu. En revanche l'édition princeps Opera complura S. Hilarii… (Parisiis apud Badium Ascensium, 1510), f. 60v° ignore l'addition imaginem (-e): Nos, inquit, omnes reuelata facie gloriam Dei exspectantes in eandem ipsam transferentur (sic!) a gloria in gloriam sicut a Domini spiritu.

33 Ainsi W. C. van Unnik, art. cité supra n. 4; K. Prümm, ouvr. cité supra n. 3.

34 Cf. trin. 5, 37, à propos du Fils: Ex Deo Deusest,…ex uirtute naturae in naturam eandem natiuitate subsistit. Texte étudié par Smulders, P., La doctrine trinitaire de saint Hilaire de Poitiers (Analecta Gregoriana 32) (Roma, 1944), p. 171.Google Scholar

35 Cf. Collectanea antiariana parisina B 11, 3 (30), CSEL 65, 352Google Scholar: Ipse imago Dei inuisibilis d'après Col. 1. 15. On voit donc combien est inopportune la correction d'Érasme dans la citation de II Cor. 3. 18 que nous étudions: in eandem ipsam…imaginem, puisqu'il s'agit de nous, non du Christ.

36 Cf. in psalm. 118, 10, 7, p. 442; Fit {homo) enim ad imaginem Dei (cf. Gen. 1. 26), non Dei imago, quia imago Dei est primogenitus omnis creaturae (cf. Col. 1. 15), sed ad imaginem Dei, id est secundum imaginis et similitudinis speciem. Diuinum in eo et incorporate condendum, quod secundum imaginem Dei et similitudinem tum fiebat, exemplum scilicet quoddam in nobis imaginis Dei est et similitudinis institutum; cf. également in psalm. 129, 6, p. 652: Sed anima humana in hac sensus sui mobilitate ad imaginem Dei opificis sui facta est, dum naturam Dei mobilitas animae perennis imitatur. Sur ce dernier texte, on consultera Rondeau, M.-J., ‘Remarques sur l'anthropologie de saint Hilaire’, dans Studia patristica 6 (Texte und Untersuchungen 81) (Berlin, 1962), p. 199.Google Scholar

37 Cf. De Trinitate 11, 49, PL 10, 432c: Ceterum nos in hominis nostri conformem gloriam proficiemus et in agnitionem Dei renouati ad Creatoris imaginem reformabimur secundum apostoli dictum: ‘Exuti ueterem hominem…qui creauit eum’ (Col. 3. 9–10). Intérêt de ce texte signalé par Wild, P. Th., The divinization of man according to St Hilary (Pontificia Facultas theologica seminarii s. Mariae ad lacum) (Mundelein, 1950), pp. 145–56.Google Scholar

38 Ipse sert à renforcer idem: cf. Hil. trin. 10, 62:… cum idem ipse (Christus) de se utrumque testatus sit et commendans spiritum et exspirans.

39 Cf. aduersus Marcionem 5, 11, 8, CC 1, p. 697: Dicit ergo nos iam aperta facie – utique cordis, quod uelatum est in ludaeis – contemplantes Christum eadem imagine transfigurari a gloria, qua scilicet et Moyses transfigurabatur a gloria Domini, in gloriam. Ita corporalem Moysei illuminationem de congressu Domini et corporale uelamen de infirmitate populi proponens et spiritalem reuelationem et spiritalem claritatem in Christo superducens, tamquam a Domino, inquit, spirituum… Sur le thème général de ce texte on consultera S. Otto, ‘Der Mensch als Bild Gottes bei Tertullian’, dans Münchener theologische Zeitschrift 10 (1959), 276–82.Google Scholar

40 Cf. Tertullien, adu. Marc. 2, 9, 5: Sicut enim imago, cum omnes lineas exprimat ueritatis… avec commentaire de Meijering, E. P., Tertullian Contra Marcion, Gotteslehre in der Polemik, Aduersus Marcionem I–II (Philosophia Patrum 3) (Leiden, 1977), p. 113.Google Scholar

41 Transform chez Augustin, ciu. Dei 22, 29; epist. 147, 51; 148, 7; retract, 1, 26, 68; Bède, Homiliae 1, 17; 2, 16; Grégoire le Grand, Regula, 3, 17; 4, 195; Jérôme, horn. Orig. in Ezech. 3, 1; in Gal. 3; in Is. 1, 6; Rufin, Orig. in gen. 6, 1; Orig. in Rom. 2, 5; 5, 8. Transfiguro chez Jérôme, horn. Orig. in Ezech. 14, 2; in Gal. 2.

42 Cf. supra n. 37.

43 Forma s'emploie comme génitif inhaerentiae accompagnant imago dans Hilaire, myst. 1, 32, SC 19 bis, p. 126: In eo (Domino) absolutae ueritatis speciem imitatio praemissa consequitur et tamquam imago eius formae, cuius est aemula, comparatur.

44 Même emploi de transfero dans la réminiscence de II Cor. 3. 18 chez Jérôme, Epistulae 119, 5, 9: Alii uero adserunt…eos qui commutantur esse sanctos qui de uirtute in uirtutem et de gloria transferuntur in gloriam.

45 Le verset est cité ainsi dans Hil. in psalm. 59, 5.

46 Cf. De monogamia 5, 5, CC 2, p. 1235: Sed et si initium transmittit ad finem, ut A ad ω, quomodo finis remittit ad initium, ut ω ad A, atque ita census noster transfertur in Christum, animalis in spiritalem, quia non primo quod spiritale est, sed quod animale, dehinc quod spiritale. Un transfert juridique d'un census est évoqué dans Code Théodosien, 11, 22, i, loi datée de 346.

47 De baptismo 10, 5: post totius spiritus…translationem.

48 Elle est exposée dans Tertullien, De anima 9, 7 comme une transmissio. Au commentaire de ce texte donné par Waszink, J. H., Q.S.Fl. Tertulliani, De anima (Amsterdam, 1947), p. 176Google Scholar, on ajoutera la définition que donne Galenus, method, medic. 116 de 1'λλαγή selon les Stoïciens: cf. J. von Arnim, Stoicorum ueterum fragmenta 2, no. 494.

49 Cf. Tertullien, De baptismo 4, 4, CC 1, p. 280: Superuenit enim statim spiritus de caelis et aquis superest sanctificans eas de semetipso et ita sanctificaiae uim sanctificandi conbibunt; ibid. 5: Igitur medicatis quodammodo aquis per angeli interuentum et spiritus in aquis corporaliter diluitur et can in eisdem spiritaliter emundatur. En 5, 1, Tertullien appelle efficacia ce ‘pouvoir’ de sanctification.

50 Dans in Matth. 27, 4, Hilaire évoque la ‘lumière des âmes resplendissantes’ quae Sacramento baptismi splenduerunt. Le thème remonte, chez les Latins, à Tertullien, anim. 41, 4 et Cyprien, ad Donat. 3–4: cf. Doignon, J., Hilaire de Poitiers avant l'exil (Paris, 1971), p. 144.Google Scholar

51 Cf. in psalm. 118, 3, 9 CSEL 22, p. 383: Lucidum mandatum (cf. psalm. 18, 9 iuxta Hebr.: mandatum Domini lucidum illuminans oculos) est per quod ad contuendum lumen mandatorum illuminamur. Per mandatum quod in lege primum est, quo Deum ex tota anima et ex tota uirtute amare praecipimur, dignique illuminations cognitionis efficimur. Et sicut de gloria in gloriam transibimus, sic et in lumine uidebimus lumen.

52 Cf. Hil. in psalm. 118, 17, 12, p. 513: Vt enim quaedam metalla atque gemmae naturae suae fulgorem in ea quae sibi proxima erunt refundent et aemulantem speciem ex uicinia speciei suae praestant, ut et Moyses ex contemplatione Dei gloriae lumen accepit, ita ut honorem gloriae suae contemplari populus non posset, sic et propheta seruum se Dei confitens illuminari orat.

53 Cf. Goffinet, E., ‘Lucrèce et les conceptions cosmologiques de saint Hilaire de Poitiers’, dans Antidorum W. Peremans…(Studia hellenistica 16) (Louvain, 1968), pp. 61–7.Google Scholar

54 L'explication de l'exemple de la lampe allumée qui illumine développé dans Hil. in Matth. 4, 11, en guise de commentaire à Matth. 5.14, s'appuie sur Lucrèce 2, 142–9, cf. notre édition de Hilaire, In Matthaeum, S.Chr. 254, p. 130.

55 Cf. Lucrèce 4, 31: Aut quia de speculo in speculum transfertur imago. A noter que le miroir servira de comparaison à Paul pour la connaissance de Dieu dans I Cor. 13. 12, verset évoqué par Hilaire, in psalm. 118, 3, 9 (cf. texte cité supra n. 51): Et sicut de gloria…uidebimus lumen, sic et per speculum faciem ipsam aliquando cernemus.

56 Cf. en guise de commentaire à la séquence de I Cor. 15. 24 sqq. Cum tradet regnum Deo Patri, le commentaire d'Hilaire, in psalm. 148, 8, p. 865: Regnat itaque Dominus traditurus Deo Patri regnum, non regni potestate cariturus, sed nos qui regnum eius sumus, Deo Patri traditurus in regnum.

57 Cf. Origène, Sur la prière 9; Augustin, De Trinitate 15, 8, 14; chez les modernes, Plummer, Feuillet, Collange, ouvr. cités supra note 1.

58 L'attente est tendue vers la fin pour Hilaire: cf. in psalm. 118, 16, 9 (texte cité supra n. 25);…per hanc intentam usque ad defectionem oculorum exspectationem, et la fin est eschatologique: cf. la définition de finis dans instr. psalmorum 18: optatae et adeptae beatitudinis fine.

59 Cf. Hil. in psalm. 55, 12, p. 167: Idipsum (sc. le corps glorifié) in profectum aeternae claritatis emerget fietque in eo demutatione potius quam creatione quod nouutn sit.

60 Sur le baptême comme initia cf. Hil. in psalm. 64, 15, p. 246: Est autem nobis per sacramentum baptismi renatis maximum gaudium, cum quaedam in nobis spiritus sancti initia sentimus.

61 Cf. Hilaire, in psalmum 118, 3, 9, p. 383: Per hoc enim nunc corporalis uitae mandatum sacramento baptismi et praecepto Dei illuminamur et lumine utimur et in gloria manemus; per hoc rursum ex mandato et mandata cernemus, per hoc ex lumine lumen uidebimus, per hoc ex gloria in gloriam transferemur. Dans in psalm. 131, 6, l'exégète précise la nature de cette translation il s'agit de la pénétration du Christ dans le ‘coeur’ des hommes, à la façon de la lumière, pour les ‘illuminer’.

62 Il ne semble pas être celui d'une catéchèse baptismale, comme celle qui a pu infléchir l'inter-prétation de II Cor. 3. 18 chez les Pères Cappadociens: cf. Harl, M., ‘“From Glory to Glory”. L'interprétation de II Cor. 3. 18b par Grégoire de Nysse et la liturgie baptismale’, dans Kyriakon (Quasten, Festschrift J.), 2 (Münster, 1970), 730–5.Google Scholar

63 Il s'agit d'un souci de ‘réviser’ le texte reçu pour mieux l'entendre, souci différent de celui que nous avons étudié ailleurs: cf. Doignon, J., ‘Les variations des citations de l'Épître aux Romains dans l'œuvre d'Hilaire de Poitiers’, dans Rev. Bénédictine 88 (1978), 189200.CrossRefGoogle Scholar

64 Dans ce qui nous reste des premières œoeuvres de la Iittérature latine chrétienne, seul Tertullien, avant Hilaire, s'était attaqué à II Cor. 3. 18 et en l'adaptant précisément: cf. supra n. 39.