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Le jugement de Darwin sur Aristote

[article]

Année 1973 42-2 pp. 519-521
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LE JUGEMENT DE DARWIN SUR ARISTOTE

Dans son remarquable article consacré à La Biologie d'Arùtote1, M. Robert Joly écrivait ces quelques lignes : // est une déclaration répétée à G envi parce qu'elle fait un plaisir extrême à beaucoup d' érudits, c'est celle de Darwin s' exprimant en ces termes : « Linné et Cuvier ont été mes deux dieux dans de bien différentes directions, mais ils ne sont que des écoliers par rapport au vieil Aristote». J'ignore dans quelle mesure Darwin connaissait Aristote, mais une telle légèreté ne m'étonne pas le moins du monde. Quand je vois tant de savants médecins pour Hippocrate sans l'avoir guère pratiqué, et abandonner tout esprit critique quand il s'agit du Père de la Médecine, je me dis que si Hippocrate est un personnage fortement valorisé, plusieurs raisons veulent qu' Aristote le soit encore davantage. Je me dis aussi qu'un biologiste, s'il n'est que biologiste, est presque forcément un fort mauvais historien de la biologie, à moins défaire commencer cette histoire, comme Jean Rostand, au milieu du XVIIIe siècle2.

Comme cette parole de Darwin est vraiment très célèbre et qu'elle est rappelée par tous les critiques 8, il nous a paru intéressant d'étudier dans quelle mesure le savant anglais connaissait Aristote et s'il fut, comme le suggère M. Joly, un historien peu digne de confiance, en ce qui concerne du moins les phases anciennes de sa discipline.

Il est important de noter d'abord que la fameuse phrase de Darwin est extraite d'une lettre que le naturaliste adressa au philologue William Ogle à l'occasion de la publication en 1882 de sa traduction du traité Des Parties des Animaux sous le titre Aristotle on the Parts of Animals 4.

1 Dans Revue Philosophique de la France et de l'Étranger, 1968, pp. 219-253.

2 Ibid., p. 253. M. Joly signale en note qu'il n'a pu se procurer le texte intégral de la citation de Darwin.

3 La déclaration de Darwin est citée notamment par Maurice Manquât, Aristote naturaliste, Paris, Vrin, 1932, p. 115, Louis Bourgey, Observation et expérience chez Aristote, Paris, Vrin, 1955, p. 83, Jules Tricot, Histoire des animaux, Paris, Vrin, 1957, tome I, p. 30, P. H. Eichel, Aristote et les sciences, dans Actes du Congris de Lyon de l'Association Guillaume Budé, Paris, Les Belles Lettres, 1960, p. 135, J. H. Randall, Aristotle, Columbia University Press, New York, 1960, p. 219, M. P. Lerner, La notion de finalité chez Aristote, P.U.F., 1969, p. 87, ?. 52, J. M. Le Blond, Logique et Méthode chez Aristote, Paris, Vrin, 1970 (2e éd.), o. 347 et par nous-même dans notre Initiation à la Civilisation grecque (t. II), Liège, H. Dessain, 1967, p. 104.

4 W. Ogle a donné de ce traité une nouvelle traduction, complétant et corrigeant la première, dans The Works of Aristotle, vol. V, Oxford, 1912.

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