Plan

Chargement...
Couverture fascicule

Note sur l'épisode des Planctes

[article]

Fait partie d'un numéro thématique : La production de l’idéologie dominante
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 173

173

JEAN BOLLACK

note sur épisode des Planètes

Jean Bollaok présente ici 1 'interprétation de l'épisode des Planctes qu'il évoquait dans son article, "Ulysse chez les philologues" (Actes de la recherche en sciences sociales , 5-6 3 pp. 9-S5) s pour illustrer le pouvoir de scotomisation que confère au philologue la combinaison paradoxale du droit de correction et du devoir de célébration. L' évidence du sens indéfiniment refoulé s 'affirme dès que l 'on accorde que le texte puisse avoir été le produit d'une intention systématique.

Dans la critique de la tradition philologique d'Homère (voir Actes de la recherche, 1 (5-6), pp. 9-35), nous nous sommes servis de l'exemple des Planctes pour illustrer à la fois la pérennité de l'erreur et l'infirmité des moyens de l'explication, mais surtout l'usage qu'ont pu faire les historiens d'un élément étranger. Le détail de la déviation de la critique peut en même temps aider, par contraste, à faire voir la nature du texte et à découvrir l'idée qu'il faut s'en faire pour savoir le lire.

La description des aventures d'Ulysse dans le chant XII de l'Odyssée (les Sirènes, le passage entre Charybde et Scylla et les Vaches du Soleil) se fait en deux temps. Les lieux et la nature des périls sont d'abord présentés par Circé décrivant à Ulysse la route qui lui reste à suivre, puis, en un deuxième temps, par Ulysse lui-même, dans le récit qu'il fait des aventures vécues. La parole prophétique de la déesse s'accomplit dans l'autodescription d'Ulysse. La science est prêtée au héros, qui en fait l'application et qui est capable d'interpréter le sens de ce qui lui arrive.

L'anticipation par Circé (XII, 55-126)

Le péril est présenté comme une route incertaine, un passage ambigu, où les écueils tracent deux voies, où le chemin n'est pas fixé et doit être trouvé : "là je ne te dirai plus en ligne continue quel sera ton chemin" (et même plus précisément : "lequel des deux chemins sera le tien). A toi d'en décider dans ton coeur. Je te le décrirai donc des deux côtés" (56-58). La magicienne indique les deux routes, Charybde et Scylla, mais elle dit clairement de quel côté Ulysse devra passer et passera.

La description de ce lieu se fait encore en deux temps. Détroit à deux voies, il est d'abord dépeint en tant que passage (62-72), puis plus nettement dans son aspect physique, en tant que rochers, avec les monstres, Charybde et Scylla, qu'ils abritent (73-110). Au début, le passage est appelé "Planctes". Ensuite seulement, le nom qu'il porte dans le langage des hommes lui est donné. Les adversatifs : "d'un côté" (62), "de l'autre" (66), de nouveau :

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw