RELATIONS COMMERCIALES
ET CULTURELLES ENTRE LE BRÉSIL
ET LE GOLFE DU BÉNIN *
par Pierre VERGER
Le Brésil, comme de nombreuses autres régions des Amériques et des Antilles a reçu, dès le xvie siècle de nombreux travailleurs africains transportés par la traite des esclaves. Ces Africains ont été amenés, on le sait, en très grand nombre des régions de la côte occidentale de l'Afrique situées entre le Cap Vert et l'Angola ; ceux originaires de la côte orientale de l'Afrique ont été également importés aux Amériques, mais en quantité infiniment moindre.
Une série de facteurs économiques et politiques sont intervenus pour régler ces déplacements de populations entre les deux rivages de l'Atlantique, provoquant des regroupements partiels de certaines « nations » africaines en divers lieux du Nouveau Monde.
C'est ainsi que des traditions du Congo et de l'Angola peuvent être retrouvées surtout dans la région de Rio de Janeiro au Brésil, celles des Nago- Yorouba à Bahia au Brésil et à Cuba, celles des Ashanti en Guyane Hollandaise et à la Jamaique, celles du Dahomey en Haiti.
Nous ne prétendons pas que dans les divers lieux cités, les influences des autres « nations » ne se fassent pas sentir aussi, mais elles y sont moins apparentes que celles indiquées.
Nous chercherons à faire ressortir dans cette communication, les raisons qui semblent avoir déterminé cette présence à Bahia de traditions et de
* Cet article reprend et résume certains aspects d'un travail déjà publié : Flux et Reflux de la Traite des nègres entre le Golfe de Bénin et Bahia de Todos os Santos, du XVIIe au XIXe siècle, Mouton & со., Paris-La Haye, 1968.