Pour une approche mémorielle des difficultés linguistiques des élèves en formation professionnelle : quelques propositions didactiques

Sylvie-Anne FREYERMUTH-WISSLER Centre de Recherches Linguistiques Université de Paris X- Nanterre

Introduction

Dans ce travail, j'opte d'emblée pour le parti d'étudier les prétendues "fautes" de français en estimant que ces productions, pour le moins atypiques, sont tout aussi dignes d'intérêt que d'autres estimées correctes par la norme. En cela, mon appréhension des problèmes présentés par le corpus étudié s'inscrit dans la lignée des travaux de M.-J. Reichler-Béguelin, A. Berrendonner et D. Apothéloz, de même que dans l'optique des analyses de D. Leeman-Bouix.

Les textes retenus pour constituer mon corpus correspondent aux devoirs de "Français" ou d' "Expression française" de jeunes gens en apprentissage1, étiquettes génériques qui, par leur effet globalisant voire neutralisant des spécifités des exercices jouent, comme on le verra, un rôle dans le traitement des travaux des élèves par leurs professeurs. Quelques autres exemples ont été empruntés aux devoirs d'initiation économique et juridique qui présentent les mêmes exigences de clarté et de raisonnement qu'un exercice de Français.

Je souhaite montrer qu'à l'intérieur du bloc "Expression française" se dessinent des comportements très différents selon la nature de l'exercice, et plus particulièrement selon le type de sujet proposé. Ce changement de posture se traduit dans les problèmes d'incohérence textuelle révélés notamment à travers les reprises anaphoriques

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