Plan

Chargement...
Couverture fascicule

La formation des maîtres en Chine

[article]

Année 1976 34 pp. 45-52
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 45

LA FORMATION DES MAITRES EN CHINE

« Le problème essentiel dans la réforma de l'enseignement est celui des enseignants.» Mao Tse-toung.

Il n'est point de refonte véritable du système éducatif qui ne se traduise pas par d'importantes réformes dans le domaine de la formation des maîtres. Cet élément fondamental est souvent négligé dans les changements envisagés, par crainte de soulever une certaine inquiétude ou un grave mécontentement au sein du corps professoral existant. Môme les analyses les plus systématiques ont tendance à estomper un problème qui, pour être correctement résolu, exigerait non seulement des investigations scientifiques approfondies, s'étendant sur des années, voire des générations, mais encore une prise de conscience politique qui fait généralement défaut. Lancée il y a plus de huit ans, et depuis lors « ininterrompue », ta Révolution culturelle semble, au premier abord, avoir réuni en Chine les conditions d'une authentique transformation de l'ensemble du système d'enseignement. Dès l'époque du Grand Bond en avant, le régime s'était donné comme objectif la « révolution de l'éducation » (Jiaoyu Qeming). Mais celle-ci, qui visait déjà à mettre l'enseignement « au service de la politique du prolétariat » et

à le « combiner avec le travail productif », se heurta vite à de trop nombreux obstacles pour pouvoir aboutir : le principal, en dehors des difficultés économiques des communes populaires, fut la résistance opposée par la plupart des maîtres à un bouleversement auquel ils n'avalent pas été suffisamment préparés. En interrompant brutalement le fonctionnement habituel des écoles et des universités au cours de l'été 1966, puis en obligeant l'ensemble des professeurs à subir la « rééducation » par le travail manuel, enfin, en plaçant tous les établissements, à partir de 1968, sous le contrôle direct des « masses », Mao Tsé-Toung paraît s'être réellement donné les moyens de sa politique en matière d'enseignement. Pourtant, de nombreux indices, recueillis depuis lors, laissent à penser que le succès de celle-ci n'est toujours pas assuré. Parmi ces indices, le plus révélateur concerne précisément le problème de la formation des maîtres, qui reste largement ouvert, ainsi que l'auteur de ces lignes a pu personnellement s'en rendre compte lors d'un long entretien, au cours de son séjour en Chine, avec les professeurs et les cadres de l'Institut normal supérieur de Pékin.

L'héritage du passé

Pour bien comprendre l'importance du problème, il n'est sans doute pas inutile de le situer historiquement. En effet, le poids du passé joue en la matière un rôle considérable. En Chine, le problème de former spécialement des individus en vue de l'enseignement, au sens moderne et occidental du terme, ne s'est posé que très tardivement. La taison en est que l'instruction publique, contrairement au Japon où la scolarisation n'avait pas attendu l'ère Meiji pour s'étendre, était fort peu développée dans l'Empire des Qing.

Jusqu'à la fin du XIX* siècle, le seul enseignement qui existait dépendait étroitement du système des examens : il en était, pour ainsi dire, un simple sous-produit. Il s'agissait avant tout de préparer, dès leur plus jeune âge, les futurs candidats aux concours organisés au niveau du district, de la province et de la capitale impériale, et de fournir ainsi à l'État les fonctionnaires dont il avait besoin. La plupart des écoles étaient ouvertes, comme celle du roman (1), par des lettrés ayant définitivement échoué aux examens oiK attendant d'être admis au degré supérieur. Aucune formation particulière, autre que celle exigée du futur fonctionnaire, n'était donnée au préalable à ces instituteurs ou professeurs d'occasion : leur seule ambition, quand ils n'avaient pas perdu tout espoir de devenir mandarin, était de réussir au concours de l'année suivante. Aucun n'aurait admis avoir la moindre vocation à l'enseignement. On comprend, dans ces conditions, que le fameux « essai en huit parties » (baguwen), dont la rédaction constituait une des principales difficultés des exa- ment8 impériaux, et la connaissance des classiques confu-

45

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw