FORMATION

PAR L'OBSERVATION

DE SITUATIONS EDUCATIVES :

Eléments pour une problématique

Ce texte est le résultat de la confrontation d'idées entre trois enseignants qui, depuis 1969-1970, ont organisé, animé et fait évoluer séparément des formations par l'observation, de longue durée, pour des publics larges. Ces actions ont été conduites d'abord à l'Université de Paris VIII (R. Kohn) dans une unité de valeur en sciences de l'éducation et à l'Université de Provence (J. Massonnat et M. Piolat) à l'intérieur d'une formation pédagogique générale proposée par le Centre de formation de l'Institut de didactique et de pédagogie. Dès 1973 R. Kohn publie un premier descriptif et une première analyse de la formation qu'elle propose. La même année, J. Massonnat et M. Piolat précisent à leur tour leur projet. Par la suite chacune de nos pratiques de formation s'est diversifiée par application à de nouveaux publics en formation initiale ou continue, à l'intérieur puis à l'extérieur de l'université : psychologues scolaires, cadres infirmiers (J. Massonnat et M. Piolat), directeurs et direcrtices d'écoles maternelles et primaires, personnels du secteur de l'enfance inadaptée (R. Kohn).

Echanges de documents, discussion, analyse des articles, dont le dernier de R. Kohn en 1974, ont abouti

à l'explicitation des points de convergence et des points de divergence de nos préoccupations. L'accord se faisait sur les objectifs à long terme de la formation et sur la plupart des buts pédagogiques. Jusqu'en 1974 la différence essentielle portait sur l'importance relative à accorder aux deux objectifs : observation comme moyen d'analyse des problèmes en situation ou comme moyen d'analyse de ce qui conditionne la prise d'information et donc la connaissance de l'observateur. Massonnat et Piolat accordaient une priorité au premier. Kohn valorisait le second. Les premiers ont alors aménagé leurs dispositifs de formation de manière à introduire une nouvelle articulation entre l'acquisition d'une démarche d'étude des problèmes et l'appréhension des cadres d'analyse implicite de l'observateur. R. Kohn de son côté, a engagé un travail de réflexion systématique en rédigeant une thèse de troisième cycle sur le sujet.

Malgré la diversité de nos publics, la compatibilité croissante de nos perspectives rend possible la rédaction de ce texte dont l'objectif essentiel est de tracer les grandes lignes d'une problématique de l'observation en formation. Notre référence constante restera la formation de personnels éducatifs mais nos tentatives de généralisation à la formation à d'autres professions nous incitent, comme on le constatera, à certaines analyses ou propositions d'une portée plus générale. Nous avons, à la faveur de ce travail, sollicité de la part de plusieurs formateurs français concernés, un descriptif de leurs pratiques actuelles de l'observation. L'analyse de leurs réponses devait servir à situer nos propositions théoriques et méthodologiques par rapport à ces pratiques en cours. Faute de place nous avons dû rassembler les éléments de ce tour d'horizon dans un autre article à paraître. On trouvera néanmoins en annexe du présent texte une présentation schématique de deux dispositifs utilisés par les auteurs.

Délimitations notionnelles et orientation générale de la problématique

Une clarification terminologique s'impose d'emblée pour lever un certain nombre d'ambiguïtée. En effet une première distinction doit être faite entre l'usage du terme « observation » en formation, et son acception en recherche ainsi que dans l'examen individuel à visée diagnostique.

En recherche le terme d'observation s'applique aussi bien à la phase initiale et exploratoire de toute investigation à caractère expérimental, qu'à une méthode systématique de recueils de données ou encore qu'à l'ensemble de ces données sur lesquelles le chercheur travaille (observations cliniques, observations statistiques). De la même façon, dans l'examen à visée diagnostique (du type

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