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Un modèle d'entretien hyperdirectif

[article]

la maïeutique de Socrate

Année 1980 51 pp. 4-19
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UN MODELE D'ENTRETIEN

HYPER-DIRECTIF :

LA MAIEUTIQUE DE SOCRATE

Sage-femme, la mère de Socrate accouchait les corps ; son fils se propose d'accoucher les esprits. C'est bien là d'ailleurs le sens étymologique de la « maîeutique », cette méthode socratique de questionnement qui favorise chez l'interlocuteur la naissance des idées dont il serait porteur.

Socrate est souvent présenté comme un précurseur des méthodes actives qui procèdent par interrogation. On cite abondamment le célèbre exemple du Ménon de Platon au cours duquel le maître fait redécouvrir la solution d'un problème de géométrie à un serviteur ignorant. Savoir, c'est ce ressouvenir, affirme Platon. L'âme de l'individu a tout contemplé au cours d'une existence antérieure ; il suffit qu'on l'aide à chercher pour qu'elle mette au monde ce qu'elle a déjà connu dans un autre monde.

« Que la maîeutique de Socrate soit un appel à l'activité de l'élève plus qu'à sa docilité, voilà qui est évident », n'hésite pas par exemple à écrire Jean Piaget (9). La maîeutique, ce serait donc une procédure pédagogique qui faciliterait la participation active de l'élève et la découverte par celui-ci de la vérité. En somme,

cheur, Socrate, n'interviendrait pas directement ; il se contenterait de susciter les meilleures conditions permettant la mise au jour des potentialités de l'individu.

Un certain nombre d'auteurs ont peu ou prou récusé cette interprétation qui privilégie la valeur des questions et le rôle de découvreur assuré par l'élève. Ainsi, étudiant l'interview selon le point de vue de la psychologie sociale, Roger Daval se réfère-t-il précisément au dialogue socratique mais pour mieux en suggérer le caractère spécieux : « Si l'on pense plus spécialement aux dialogues socratiques, écrit-il, et, en particulier, au Ménon, dira-t-on alors que Socrate « interviewe » l'esclave ? Ce serait parler en termes impropres car Socrate sait déjà tout ce que l'esclave sait sans savoir qu'il le sait, tandis que l'interview donne à l'interviewer une information qu'il n'avait pas auparavant» (2). Nous sommes là au cœur d'un problème de communication et c'est dans cette perspective critique amorcée par Roger Daval que nous nous placerons en essayant de faire rendre gorge à l'entretien maîeutique.

Nous nous proposons donc d'étudier le dialogue socratique en tant qu'il représente un type d'entretien. Nous tenterons de serrer le texte au plus près (traduction de Léon Robin) (10) ; à cette fin, tous les échanges des deux protagonistes (et d'eux seuls) sont reproduits in extenso (tableau 1). Afin de faciliter l'analyse de la technique de l'entretien, les questions ont été numérotées et disposées en arbre de décision selon le schéma d'un programme.

Quels sont donc les mécanismes logiques et relationnels mis en jeu par la méthode maîeutique ? Quelle est la signification profonde de cette batterie d'interrogations ? Peut-on souscrire à l'affirmation de Piaget selon laquelle l'entretien socratique ferait plus appel à l'activité qu'à la docilité de l'élève ?

Un questionnement à sens unique

La conversation de Socrate avec l'esclave de Ménon présente une forme très caractéristique : c'est un questionnement à sens unique mené par Socrate. Les questions, courtes et formulées avec précision, se succèdent et s'enchaînent sans discontinuer ; les réponses sont extrêmement brèves et tout aussi ponctuelles. Ce dialogue semble illustrer la passation d'un véritable « questionnaire d'entretien ». Et il est vrai que Socrate entend bien présenter ici un exemple canonique de la maîeutique. En nous attachant de très près au décours du questionnement, essayons d'en dégager les caractéristiques majeures.

La dissymétrie du dialogue est évidente. Le questionneur détient le total leadership des échanges : le questionné qui n'en peut mais, suit servilement les

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