PROTOTYPE

D'UN DISPOSITIF AUTONOME

PROGRAMMABLE

PAR DE JEUNES ENFANTS

L'intérêt d'une initiation généralisée à l'utilisation de l'informatique, les problèmes que soulève l'usage des matériels et des langages actuels par les enfants, les caractéristiques des outils informatiques dont l'éducation aurait besoin dans les prochaines années, sont des préoccupations relativement récentes.

Schématiquement, on peut en effet considérer qu'à quelques exceptions près, l'exploitation des ordinateurs dans l'enseignement a été dominée ces deux dernières décades par une perspective de transmission des connaissances, avec initialement deux objectifs principaux : l'amélioration de l'efficacité de l'enseignement par son individualisation et la réduction de son coût par l'automatisation.

C'est dans cette perspective essentiellement, que l'usage des ordinateurs s'est développé et s'est étendu à l'enseignement de disciplines de plus en plus nombreuses à tous les niveaux de la formation (Suppes et Norningstar, 1972 ; Ellis, 1974 ; Hooper et Toye, 1975 ; Suppes, 1979).

Peut-être convient-il d'évoquer ici un débat ouvert dans les premières années 70 (Howe, 1978) : alors que

les partisans de l'enseignement assisté par ordinateur (EAO) affirmaient que seuls les problèmes technologiques freinent le développement d'un enseignement individualisé et adaptatif, certains spécialistes de l'Intelligence Artificielle (IA) répliquaient que l'individualisation ne deviendrait possible que lorsque les problèmes fondamentaux concernant la représentation du savoir, la modélisation et la compréhension du langage par les enfants seront mieux connus (Feurzeig, 1971 ; Papert, 1972 ; Pa- pert et Goldstein, 1977).

Malgré l'apparition d'une certaine convergence de vues entre ces deux courants, des traces de ce débat sont toujours perceptibles dans les prévisions de développement récemment formulées (Zinn, 1978, Howe, 1979 ; Suppes, 1979), fondées en général sur le développement de la micro-informatique et la baisse sensible du coût des matériels.

Pour les premiers, les machines servent surtout comme des supports de « didacticiels », programmés par l'enseignant et distribués par l'ordinateur. Ils attendent donc des progrès sensibles venant des nouvelles réalisations technologiques et permettant de donner de nouvelles dimensions au dialogue homme-machine : développement de périphériques graphiques, visuels, sonores, amélioration de la synthèse et de la reconnaissance de la parole, de la compréhension du langage naturel, etc.

Le second courant propose une autre approche de l'utilisation de l'informatique dans l'éducation : les enfants doivent être initiés à l'utilisation des matériels et de3 méthodes informatiques. A travers l'activité de programmation, les machines pourront servir comme outils de découverte et d'apprentissage.

Pour Howe en particulier, peu de progrès seront enregistrés sur le plan conceptuel dans la prochaine décade ; par contre, l'expérimentation de dispositifs tels que LOGO et DYNABOOK (Goldberg et Kay, 1977) doit permettre d'avancer dans la connaissance des environnements technologiques souhaitables dans le domaine de l'éducation.

C'est dans ce cadre que doit être située la modeste contribution que nous décrivons ici.

L'environnement «LOGO»

Ce travail reprend certains éléments du dispositif LOGO, et constitue un prolongement de l'expérimentation que nous avons entreprise en 1978 et 1979 (I.N.R.P., 1979).

Ce dispositif comporte, dans sa version complète, un ordinateur sur lequel est disponible un langage spécifique (LOGO) et des périphériques dont certains sont programmables : un écran graphique dynamique, un autre écran alphanumérique, un terminal musical et un

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