Une fac à construire :
sur quelques aspects
paradoxaux
de l'expérience universitaire
Marguerite Altet Michel Fabre Patrick Rayou
Les recherches sur les conditions de vie et d'études dans les premiers cycles apportent, à l'instar de celles de l'Observatoire de la Vie Étudiante, une foule de renseignements précis et précieux pour comprendre un monde universitaire que l'accès en masse des « nouveaux publics » a profondément bouleversé. Ces données, essentiellement issues d'enquêtes quantitatives, peuvent cependant être enrichies par des approches plus qualitatives susceptibles de faire accéder à la façon dont les étudiants et les enseignants catégorisent ce monde et, à leur manière, le construisent. C'est à quoi s'est attachée la recherche, conduite dans le cadre du CNCRE (1999), dont cet article expose quelques résultats.
Elle s'appuyait sur 35 entretiens d'enseignants de trois universités (Nantes, Toulouse, Dijon), ainsi que sur 60 entretiens d'étudiants de premier cycle universitaire de Nantes.
Une présence paradoxale
Qu'on s'en plaigne ou qu'on s'en félicite, l'université, système libéral, ne « pointe » pas les présences ou les absences. Pourtant, les étudiants sont généralement assidus. Selon Valérie Erlich (1998), qui reprend des données nationales, le pourcentage d'heures manquées ne dépasse pas
Revue Française de Pédagogie, n° 136, juillet-août-septembre 2001, 107-115 107