Revue Française de Pédagogie, n° 146, janvier-février-mars 2004, 105-114 105 Les slogans en faveur d’une «école juste » sont souvent aussi mobilisateurs que vagues dans la mesure où, au-delà du désir apparemment consensuel d’une plus grande justice scolaire, la définition de ce que serait une école juste est des plus complexes, voire des plus ambiguës. Ainsi : 1) L’école juste doit-elle être purement méritocratique, celle d’une compétition scolaire parfaite entre des élèves par ailleurs inégaux ? 2) L’école juste doit-elle aller plus loin et compenser les inégalités sociales en donnant plus à ceux qui ont moins, rompant ainsi avec la stricte égalité méritocratique ? 3) L’école juste doitelle garantir à tous les élèves un minimum de savoirs et de compétences afin que les inégalités qu’elle engendre ne détériorent pas la situation des plus faibles ? Dans ce cas, la justice scolaire devrait offrir des garanties relatives à l’utilité de toutes les formations. 4) Il est aussi possible d’affirmer que l’école juste est celle dont les hiérarchies ont relativement peu de conséquences au sortir de l’école, celle qui
Qu’est-ce qu’une école juste ?
François Dubet Marie Duru-Bellat Contribution au débat sur la question scolaire