Revue Française de Pédagogie, n° 147, avril-mai-juin 2004, 15-26 15 L’objectif de cette étude (1) était d’étudier l’activité d’une classe en éducation physique et sportive (EPS), dans une perspective d’anthropologie cognitive située (Theureau, 1992). Celle-ci s’est déroulée dans un collège de la région parisienne, classé en zone de violence et inscrit depuis 1998 au plan gouvernemental de lutte contre la violence scolaire. Il accueillait 1200 élèves au lieu des 800 légalement prévus. Les deux chercheurs qui ont conduit cette étude ont partagé pendant quatre mois, à raison d’une demi-journée par semaine, la vie d’une classe de quatrième et de leur enseignante d’EPS. La 4e4 (2) regroupait vingt-cinq élèves, dont une majorité était considérée par leurs enseignants et le personnel d’encadrement comme particulièrement difficile. Tous étaient repérés comme étant en difficulté scolaire. L’objectif de cette recherche était double. Il s’agissait, d’une part, de rendre compte de l’activité des élèves et de l’enseignante dans cette classe, et d’autre part, de comprendre à quelles conditions et comment, dans cet environnement particulier, il était possible de recourir à des entretiens d’autoconfrontation pour documenter l’activité des différents acteurs. Benjamin Bloom (1953) est habituellement
Étude de l’activité «située » de collégiens en cours d’EPS : une opportunité pour examiner les conditions de validité des entretiens d’autoconfrontation
Jérôme Guérin, Jacques Riff, Serge Testevuide