Revue française de pédagogie, n° 150, janvier-février-mars 2005, 73-85 73 dération le développement intellectuel qui peut se réaliser par une succession de déstructurations et de restructurations cognitives. Une première génération de travaux est exposée dans les ouvrages de Perret-Clermont en 1979 et de Doise et Mugny en 1981. Les coordinations interindividuelles s’avèrent favorables au développement cognitif. Les chercheurs ont mis en évidence l’apparition de progrès cognitifs grâce à ces coordinations interindividuelles, parmi lesquelles le conflit socio-cognitif occupe une place importante. Ils se sont appuyés sur une démarche expérimentale à partir des tests piagétiens (conservation, structuration de l’espace…). La seconde génération de travaux apparaît dans les années 1980-1990. La place du conflit socio-cognitif y est reconsidérée. Ce dernier Le tutorat entre pairs à l’école élémentaire est souvent pratiqué de manière informelle dans les classes en tant qu’organisation pédagogique alternative. Au cycle 3, les enfants sont âgés de 8 à 10 ou 11 ans. Nous nous sommes intéressé au fonctionnement d’un tutorat confiant le rôle de tuteur à un élève de CM 2 accompagnant un élève de CM 1 au cours de la réalisation de tâches en lecture et en mathématiques. La confrontation entre sujets devant réaliser une épreuve permet généralement d’obtenir des bénéfices cognitifs individuels. Différents courants expérimentaux, s’appuyant sur les théories de Piaget et de Vygotski, se sont intéressés à l’apparition de ces bénéfices cognitifs. D’une part, ils prennent en consi-Le tutorat entre élèves au cycle 3

Daniel Guichard