L'INVASION ET L'OCCUPATION
DU DÉPARTEMENT DU NORD PAR LES ALLIÉS 1814-1818
I. L'invasion de 1814
La frontière du Nord, route séculaire de l'invasion, était, à la fin de 1813, ébranlée par les sourdes manœuvres de l'étranger. L'Angleterre et la maison d'Orange mettaient à la disposition des Bourbons de puissants moyens financiers et diplomatiques pour désorganiser la défense en fomentant une guerre de paysans dans une région où le régime de la conscription était particulièrement abhorré. A partir du mois d'août 1812, le département du Nord, en vingt mois (d'août 1812 au 1er avril 1814), avait fourni 20.574 hommes, soit, en y comprenant les 6.000 gardes nationaux mobilisés à la fin de 1813, presque autant que pendant les onze années précédentes (29.511 hommes de l'an IX à juin 1812).
« Ces énormes levées, suivant le témoignage du baron Siméon, le premier préfet de la Restauration, ne pouvaient pas manquer d'avoir l'influence la plus désastreuse sur la population : elles sont une des accusations les plus fortes contre le gouvernement dépopulateur qui vient d'être renversé » (1). Le 18 novembre 1813, à Avesnes, les jeunes gens brisaient les vitres de l'hôtel de ville (2). A Haze-
(1) Note au Préfet [Siméon, du mois de mai 1814], Arch. Nord, R 2. dossier 7.
(2) Fauchille, Une chouannerie flamande au temps de l'Empire. Louis Fruchart, dit Louis XVII, Paris, 1905, p. 10.
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